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Crise laitière

Le groupe d'experts de haut niveau auditionne les syndicats

Publié le mardi 10 novembre 2009 - 18h41

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Le groupe d'experts «de haut niveau» (une soixantaine) sur la filière laitière, institué par la Commission européenne, tenait mardi sa deuxième réunion. Il devait aborder trois thèmes: les relations contractuelles entre producteurs et transformateurs afin d'améliorer l'adéquation offre-demande, le renforcement du pouvoir de négociation des producteurs et la transparence des marges dans la filière. En revanche, rien sur une régulation des volumes.

Le groupe d'experts a auditionné les différents syndicats européens (Copa, Via Campesina, EMB), qui se sont succédé à raison de moins d'une heure par syndicat, pour présenter leurs points de vue sur ces trois sujets.

Le Copa-Cogeca tenait une conférence de presse le même jour. Dans un communiqué, le syndicat résume ses positions. «Les producteurs laitiers ne s'opposent pas à une politique plus axée sur le marché, à condition que le marché fonctionne correctement et que les agriculteurs parviennent à en tirer une part équitable, a déclaré Padraig Walshe, président du Copa. L'actuel déséquilibre dans la chaîne alimentaire ne leur permet pas d'obtenir cette part. Les producteurs laitiers doivent par conséquent accroître leur pouvoir de négociation dans la chaîne alimentaire. L'une des manières d'y arriver serait de concentrer l'offre en développant les organisations de producteurs et les coopératives».

Henri Brichart, président de la FNPL (Fédération nationale des producteurs de lait – FNSEA) et du groupe de travail «Lait et produits laitiers» au sein du Copa, ajoute que «l'une des solutions pour protéger les producteurs contre la volatilité des prix de plus en plus prononcés pourrait consister à développer plus avant des relations contractuelles équilibrées, correctement négociées par les producteurs de lait et les laiteries. La transparence du marché doit également être améliorée. Nous devons toutefois clairement faire savoir que sans maintien des outils de gestion du marché existants, nous ne pouvons pas compenser les effets d'une volatilité extrême sur le marché».

Sur le court terme, Henri Brichart remarque que le projet de la Commission de réduire fortement les restitutions à l'exportation «s'écarte de notre ligne de conduite. Nous sommes également préoccupés par l'idée d'écouler maintenant sur le marché les stocks d'intervention car nous estimons qu'il est beaucoup trop tôt pour agir de la sorte et qu'une telle intervention pourrait perturber le marché».

L'EMB (European milk board, à laquelle adhère l'OPL, branche lait de la Coordination rurale) considère que la création du groupe d'experts est le signe que «les gouvernements de l´UE signifient ainsi clairement reconnaître la situation insoutenable dans laquelle se trouvent les producteurs». Pour autant, le syndicat juge les thèmes abordés comme insuffisants pour résoudre la crise.

«La production de lait se fait au détriment du capital, qu´elle anéantit, explique Romuald Schaber, président de l'EMB. Les producteurs de lait ne sont jamais que les plus faibles maillons de la chaîne. Dès que le marché est saturé, que l'offre dépasse ne serait-ce que légèrement la demande, c'est le prix à la production qui connaît une chute disproportionnée».

Au sujet de la contractualisation, «ce n'est pas au moyen de tels contrats que l´on obtiendra une amélioration concrète, estime Sieta van Keimpema, vice-présidente de l´EMB. Nous ne pourrons obtenir un prix équitable pour les producteurs de lait qu'en conservant aussi à l'avenir une limitation de la production qui s'applique à tous afin de permettre un équilibre entre l'offre et la demande».

Quant à la transparence dans la filière, elle «ne résoudra aucun problème tant que les producteurs ne pourront pas agir de leur propre chef en se basant sur l'analyse actuelle du marché, c´est-à-dire en adaptant l'offre à la demande, explique Romuald Schaber. C´est pourquoi l'EMB demande l'instauration d´un cadre juridique qui permette aux producteurs de regrouper leur production au sein de coopératives au niveau européen, ainsi que la mise en place de mesures efficaces qui permettent d'adapter avec souplesse la production aux besoins».

La coordination Via Campesina (dont font partie la Confédération paysanne et le Modef) a expliqué pour sa part que les trois pistes proposées par les experts, en particulier la contractualisation, n'étaient pas la solution à la crise actuelle. «Mais ce groupe d'experts ne va pas du tout dans notre sens, estime Yves Sauvaget, qui représentait la Confédération paysanne. Ils sont là pour collecter des informations destinées à mettre en place leur programme. Leur objectif ne s'est pas infléchi, malgré les grèves des producteurs: la contractualisation dès 2010 et la fin des quotas en 2015. Il n'y a aucune remise en cause de la politique agricole actuelle». Désabusé, il souligne également le «mépris» de ces experts vis-à-vis des représentants agricoles qu'ils reçoivent. Un reproche récurrent.

E.C.


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