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Crise laitière

Des centaines de producteurs ont manifesté à Bruxelles

Publié le lundi 05 octobre 2009 - 20h25

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Crise laitière: des centaines de producteurs ont manifesté à Bruxelles. Photo : EMB
Crise laitière: des centaines de producteurs ont manifesté à Bruxelles. Photo : EMB

Le rond-point Robert Schuman à Bruxelles, carrefour au centre des institutions européennes, était impraticable lundi. L’EMB (European Milk Board) avait appelé à un rassemblement en face du Conseil de l’UE, où les ministres européens de l’Agriculture devaient discuter de la crise laitière et de l’avenir de la filière, le temps d’un déjeuner informel.

A la fin de la matinée, ils sont plusieurs centaines d’éleveurs français, belges, allemands, italiens à se retrouver sur le rond-point, encadrés par des barrières de barbelés et quelques dizaines de policiers anti-émeute, casque au bras et bouclier au pied. De 500 (selon la police) à 1000 tracteurs sont aux portes de la ville. Quelques projectiles – œufs, biscuits, canettes métalliques – fusent en direction du Conseil, dont les portes principales sont fermées.

Une délégation de l’EMB, avec Pascal Massol (Apli) pour la France, est reçue par la présidence suédoise de l'UE à midi. Lui succède une délégation de Via Campesina, avec René Louail et Philippe Collin pour la Confédération paysanne. «Nous avons présenté nos revendications, explique Pascal Massol, mais en face, ils nous ont à peine écoutés. La rencontre a duré un quart d’heure montre en main, ils ne nous ont dit qu’une chose: ''Thank you for coming – merci d’être venus.'' Si rien ne sort de la rencontre cet après-midi, on en appellera au président de la République, pour que le problème soit pris en main par les Etats eux-mêmes.»

Philippe Collin partage l’amertume de Pascal Massol. Les représentants de la présidence suédoise «ont été à peine polis, méprisants». Le ton est plutôt pessimiste quant à ce qui pourrait ressortir de la réunion des ministres. A l’inverse, les manifestants réservent dehors un accueil délirant aux délégations, quand ces dernières sortent du Conseil.

Au même moment, au Resident Palace, autre bâtiment officiel de l’UE, c’est le Copa (organisations agricoles de l'UE) qui donne une conférence de presse. Il ne participe pas à la manifestation, tout comme il ne soutient pas la grève du lait. Pourtant, les représentants présents alertent eux aussi sur la gravité de la situation.

«Il faut utiliser des mesures de soutien au marché (restitutions, intervention…), indispensables en période de crise», soutient Padraig Walshe, président du Copa. «La solution à la crise doit venir du marché. En attendant que le marché se redresse, la Commission et les gouvernements doivent prendre des mesures pour surmonter les problèmes de trésorerie. Le Copa soutient la proposition franco-allemande soutenue par 20 pays, car elle comprend des mesures de soutien à court terme et des pistes pour le long terme», explique le Copa.

Bref, un compromis sur une base de discussion franco-allemande les satisferait. Henri Brichart, président de la FNPL, détaille les mesures de marché «les plus à même de faire remonter le prix du lait»: l’intervention à étendre dans la durée, des volumes de stockage à augmenter, une hausse temporaire du prix d’intervention, un soutien aux exportations, l’utilisation de poudre de lait dans l’alimentation animale et de beurre dans les pâtisseries.

Sur le long terme, le Copa prône «de nouvelles règles de protection pour l’après-2015». «Nous aurons besoin de nouvelles règles de protection pour gérer la volatilité des prix, ainsi que d’un cadre législatif européen grâce auquel nous pourrons renforcer la représentativité des producteurs.»

«L’Europe a décrété qu’elle ne s’occuperait plus des marchés, et elle ne reviendra pas là-dessus, explique Henri Brichart. Or le secteur agricole ne peut vivre en totale liberté. Nous devons donc imaginer nous-mêmes un encadrement de la filière. L’un des enjeux sera de bien différencier le marché des excédents de celui des produits de grande consommation, et faire en sorte que la volatilité sur le marché des excédents ait le moins d’impact possible sur le marché des PGC» Il convient cependant que cette indépendance sera très difficile à atteindre.

Quant à une ligne politique claire, à 27 Etats membres, il est impossible d’avoir une vision identique. S’il n’y a pas d’accord sur un objectif global, il n’y a qu’un consensus "a minima" sur des outils. «Jusqu’en 2015, il faut conserver les quotas et les outils en face pour qu’ils soient efficaces. Après 2015, il faut voir comment la filière sera capable de s’organiser», conclut-il.

E.C.


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