Des producteurs de fruits des Pyrénées-Orientales, du Gard et du Vaucluse ont organisé jeudi matin un barrage filtrant au péage de l'autoroute A9 à la frontière franco-espagnole pour arrêter les camions de fruits venant d'Espagne.
«Nous menons une action symbolique contre l'attitude de la grande distribution et les grossistes qui n'ont pas encore basculé leurs achats vers les produits français, à la différence des autres années», a expliqué Gérard Majoral, responsable local de la FDSEA et membre de la Fédération nationale des producteurs de fruits.
Les manifestants, au nombre de 200, selon M. Majoral, ont disposé plusieurs dizaines de leurs propres véhicules sur l'autoroute pour arrêter les camions de fruits espagnols et laisser passer les véhicules de tourisme, après avoir informé les forces de l'ordre. Ils distribuent des tracts d'information ainsi que des tomates, pêches et melons aux automobilistes, et comptaient poursuivre l'action jusqu'à la mi-journée.
«Nous avons choisi la journée de jeudi parce que c'est un gros jour d'approvisionnement pour les grandes surfaces. Nous ne voulons pas toucher ni détériorer la cargaison des producteurs espagnols, qui sont aussi dans une situation difficile», explique M. Majoral.
Selon le syndicaliste, «la grande distribution profite du différentiel de charges sociales entre la France et l'Espagne, et avec les grossistes ils spéculent contre les producteurs en invoquant une pseudo-crise, alors que les chiffres de la consommation sont meilleurs que ceux de 2008, qui était une bonne année».
Evoquant les ventes au déballage par les producteurs, autorisées par les pouvoirs publics sur les parkings d'hypermarchés pour vider les stocks, M. Majoral a également dénoncé l'attitude de la grande distribution. «Le week-end dernier, il y a eu un refus de la grande distribution de jouer le jeu; on va voir ce week-end, mais nous n'avons encore aucune information précise», a-t-il ajouté.