Stéphane Le Foll a reçu mercredi matin les représentants des principales organisations bretonnes de producteurs de légumes (Sica de Saint-Pol-de-Léon, Terres de Saint-Malo et Union des coopératives de Paimpol et Tréguier). A la sortie de la rencontre, Jean-François Jacob, président de la Sica de Saint-Pol, qui s'exprimait au nom des quatre organisations, a appelé au calme. (Voir la vidéo des réactions de Jean-François Jacob et de Stéphane Le Foll)
« Des solutions de court terme vont être prises immédiatement pour ceux qui sont le plus en difficulté. On doit ramener de l'argent dans les campagnes », prévient-il. « Pas un agriculteur ne devra rester au bord de la route. Maintenant, tout le monde se calme. Le gouvernement a pris ses responsabilités. » Jean-François Jacob estime à quelques centaines les agriculteurs qui devront être aidés dans l'urgence. Du côté du ministère, on n'a pas encore de chiffrage mais les organisations de producteurs, avec l'aide d'organisations professionnelles agricoles, devraient faire remonter les cas vers les préfets tout de suite.
Report, échelonnement et prises en charge de cotisations sociales
Selon le ministre de l'Agriculture, tous les dispositifs envisageables d'aides à court terme vont être immédiatement activés : report, échelonnement et prises en charge de cotisations sociales des exploitants et de cotisations salariales ; traitement des difficultés de trésorerie des exploitants par les dispositifs de fonds d'allègement des charges et demande d'exonération de la taxe sur le foncier non bâti. Les banques seront aussi sollicitées pour que les agriculteurs en mal de trésorerie passent ce cap. « La batterie de solutions proposées doit être en place très vite. On fera le point dans la semaine », a insisté un Jean-François Jacob très tendu.
D'autres mesures de moyen terme vont être prises en France : une modification de la fiscalité pour tenir compte de la variabilité du chiffre d'affaires en fruits et légumes, une réflexion sur l'acceptabilité des contrôles : « Nous ne sommes pas dans le refus mais nous demandons du respect. » Quant aux incendies de Morlaix que le ministre a condamnés à nouveau, Jean-François Jacob a rappelé que « personne ne souhaite en arriver là. Mais demandons-nous pour quelles raisons des pères de famille en arrivent là ».
Choux-fleurs, artichauts et brocolis
Enfin, le ministre va demander à la Commission européenne d'ajuster les mesures communautaires pour pallier les conséquences de l'embargo russe. Il souhaite l'élargissement de la liste des produits éligibles pour intégrer les productions de choux-fleurs, artichauts et brocolis. Il soumettra cette proposition lundi 29 septembre au Conseil des ministres européens de l'Agriculture à Milan. Enfin, il reçoit vendredi 26 septembre toute la filière des fruits et légumes pour ajuster les aides à d'autres productions et régions.