Si les annonces gouvernementales du 3 septembre comblent en partie les attentes de la FNP, le syndicat rappelle que le marché a besoin de solutions à long terme pour trouver son équilibre.
Le 9 septembre à Paris, la Fédération nationale porcine (FNP) a fait le point sur les derniers évènements qui secouent la filière. Quelques jours après les manifestations à Paris et à Bruxelles, Paul Auffray, le président, a assuré soutenir les propositions de Xavier Beulin, et n'a pas caché une certaine satisfaction des réponses du Premier ministre. « Cela fait des années que nous demandons la réduction des charges sociales, l'année blanche, le Fac, la pause règlementaire... rappelle-t-il. Enfin, les trésoreries vont pouvoir se restructurer. » Le syndicat pointe du doigt la paralysie autour de la production qu'ont causée certaines réglementations européennes, dont le seuil s'avère même parfois plus sévère en France.
« La situation est telle que la filière du porc est en récession », déplore Paul Auffray. Sous tension, la filière porcine s'est distinguée lors des différentes actions syndicales. Le prix d'équilibre à 1,40 €/kg depuis deux mois a permis à la production d'estomper ses difficultés. « Les comptables affirment qu'enfin les trésoreries ne sont pas dégradées », note Paul Auffray. Toutefois, le cours a aussi conduit deux opérateurs à quitter le Cadran, aujourd'hui sur la sellette. Une situation qui n'est pas sans inquiéter la FNP. « Nous avons besoin de cet outil, garant de la transparence, lance Jeff Trebaol, le premier vice-président. Il nous faut maintenir une cotation publique hebdomadaire. » Le boycott de Bigard et de la Cooperl, la FNP ne l'avait pas prévu. « Le problème n'a fait que se déplacer d'un maillon à l'autre, constate-t-il. Il nous faut trouver de véritables solutions structurelles. »
Du côté du consommateur, la FNP insiste sur la nécessité de communiquer et d'indiquer clairement un étiquetage d'origine. « Aujourd'hui, un peu plus de la moitié des produits sont bien identifiés », calcule Paul Auffray.
Enfin, le syndicat s'invite dans les négociations commerciales. « Nous avons mené un marathon auprès de la distribution et des industriels pour faire valoir nos droits », indique Paul Auffray. En tête des requêtes, la contractualisation, dans laquelle la FNP souhaite faire intervenir l'éleveur autour du volume, de la durée et des prix. « Il nous faut aussi apporter des outils pour sécuriser les revenus, souligne Paul Auffray, en faisant référence aux systèmes d'assurance nord-américains.