Les baisses de production de céréales aux Etats-Unis et en Russie menacent la sécurité alimentaire en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, dans les pays fragilisés par le Printemps arabe dont le Yémen et la Syrie, note le cabinet de conseil londonien Maplecroft.
« La région reste classée à risque élevé en raison des récoltes réduites aux Etats-Unis et en Russie » en raison de la sécheresse, « dans la mesure où ces pays dépendent toujours étroitement des importations de céréales et sont, par conséquent, vulnérables aux fluctuations du marché », estime le cabinet dans son Index (annuel) des risques pour la sécurité alimentaire publié mercredi, Maplecroft (Food Security Risk Index).
Les pays les plus exposés dans la région sont le Yémen et la Syrie, respectivement aux 15e et 16e rangs de l'Indice, ainsi que l'Irak (54e) et la Libye (58e), classés à « hauts risques ».
L'Egypte (71e) et la Tunisie (100e) sont considérés comme à « risques moyens ».
« Les raisons qui ont conduit au Printemps arabe étaient multiples et complexes, y compris une colère de longue date de la population contre le haut niveau de corruption gouvernementale et la répression de l'opposition politique », rappelle la présidente de Maplecroft, Alyson Warhurst.
Mais, poursuit-elle, « quand ces facteurs se combinent à l'insécurité alimentaire, due à une flambée de prix mondiaux, se crée un environnement favorable aux troubles sociaux et aux changements de régime », prévient-elle.
Quatre pays d'Afrique figurent en tête de l'indice, et sont jugés à « risques extrêmes » – Somalie, République démocratique du Congo, Burundi et Tchad – avec Haïti, au 3e rang.
« 75 % des pays du continent sont classés à risques extrêmes ou élevés », note Maplecroft, qui souligne que « la pauvreté alliée aux conflits armés, aux désordres civils, sécheresses, déplacements de population et mauvaise gouvernance se combinent pour créer les conditions (favorables) à une crise alimentaire. »
Selon le dernier rapport sur l'état de l'insécurité alimentaire dans le monde (SOFI 2012), présenté mardi à Rome au siège par l'agence de l'ONU pour l'agriculture et l'alimentation (FAO), 868 millions de personnes souffraient de « faim chronique » dans la période 2010-2012 (contre 925 millions en 2010).
Sur ce total, 234 millions vivent en Afrique subsaharienne.
lecture douloureuse
mercredi 10 octobre 2012 - 21h44
Alors que pour des raisons économiques, nous apportons moins de soins à nos cultures (fertilisants ,fongicides et insecticides) nous constatons depuis plus de dix ans que nos rendements regressent (source chambre agri 28). Le 20 septembre dernier en participant à une réunion sur les BCAE le cabinet du ministre nous annonçait que le taux de Jachère devait être porté de 3 à 4%, pour la campagne 2013. Qui'il est douloureux pour un agriculteur de vivre ce double paradoxe: plus de Jachères et plus de Peuples affamés!!!! Merci à tous ces décideurs irresponsables et doctrinaires, leur développement et tout sauf Durable.