Le secrétaire d'Etat chargé de l'Aménagement du territoire, Hubert Falco, a saisi par courrier le ministre de l'Agriculture Michel Barnier, lui demandant d'intervenir auprès de l'Union européenne face à une menace de levée de l'interdiction de coupage des vins.
«La levée de l'interdiction de coupage des vins suscite une très profonde inquiétude des viticulteurs français et notamment des producteurs de vins rosés du sud de la France», écrit Hubert Falco.
Selon le secrétaire d'Etat, cette disposition «aura des conséquences très graves sur le plan économique, sur le plan de l'emploi, mais aussi en termes d'aménagement du territoire, en particulier sur le paysage».
«Laisser la place à un libéralisme effréné induira inéluctablement une perte de qualité de la production et la désertification du territoire viticole. Dans le sud de la France et notamment dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, la vigne constitue le plus puissant rempart contre l'incendie mais aussi contre le bétonnage», insiste Hubert Falco.
Pour lui, «augmenter brutalement les volumes de production de rosé sur le marché aura des conséquences sur les exploitations viticoles et se traduira nécessairement par des cessations d'activités». Pour beaucoup d'exploitant de ce secteur, a indiqué H. Falco, l'équilibre est très fragile.
Depuis le 27 janvier, les représentants des Etats membres de l'Union européenne ont adopté un projet de règlement concernant les pratiques œnologiques autorisées. Parmi les mesures figure l'autorisation de coupage entre vin blanc et vin rouge pour l'obtention de rosés ou de rouges plus légers en couleur.
Le projet de règlement a été envoyé à l'OMC pour qu'il puisse être consulté par les pays tiers dans le cadre de la procédure des obstacles techniques aux échanges (OTC).
Ce n'est qu'après une consultation de 60 jours qu'il sera définitivement validé.
Selon les données professionnelles, avec un million d'hectolitres, la région Provence-Alpes-Côte d'Azur représente à elle seule près de 5% de la production mondiale de vins rosés.
La France occupe la place de premier producteur mondial, soit six millions d'hectolitres, suivie de près par l'Italie et l'Espagne.