Lors de l'ouverture de la huitième convention des agroéquipements Axema-Sedima, le jeudi 12 avril 2012 à Bruxelles, l'optimisme des participants tranchait avec les incertitudes liées à l'évolution de la Pac et au contexte européen de manière générale.
D'entrée de jeu, par un vote à l'aide d'un boîtier électronique, les quelque 420 participants (fabricants et distributeurs de matériel) réunis en séance plénière ont exprimé à 87 % leur confiance sur la dynamique du marché. Une confiance que Joseph Daul, eurodéputé président du groupe PPE, a salué dans un contexte européen où « c'est plutôt le mot crise qui s'impose ».
Le parlementaire a tenu à rassurer l'assistance en soulignant qu'il s'agissait d'une « crise de l'euro et non pas de l'Union européenne », prenant pour preuve le fait que le budget européen était « plus qu'équilibré ». Mais il n'a pas caché que les négociations concernant le budget pour financer la Pac sur la période 2014-2020 pourraient être plus difficiles et plus longues que prévu et que « le Parlement ne votera pas la réforme de la Pac si le budget n'est pas établi ».
Joseph Daul a évoqué pour cela une « fenêtre de tir au début de 2013 ». Concernant ce calendrier, Michel Dantin, lui aussi eurodéputé, chargé des questions agricoles, a estimé qu'il y aurait sans doute une année « 2013 bis », compte tenu des délais requis pour produire les textes réglementaires.
Au nom de la Commission européenne, Pierre Bascou a pour sa part insisté sur la nécessaire redistribution des aides à l'intérieur de l'UE et de chaque Etat membre, avec un objectif en 2020 à 90 % de la moyenne européenne (située à environ 250 €/ha en l'état actuel), et ce dans le cadre d'un budget « tout juste stabilisé ».
Citant le cas de la France, Michel Dantin a ajouté que le débat était surtout de gérer les grands écarts entre les montants d'aides perçus par les exploitants à l'intérieur de notre pays, plutôt que de gérer la convergence entre pays car « nous nous trouvons juste un peu au-dessus de la moyenne européenne ».
Dans un autre registre, Jean-Paul Betbeze, économiste au Crédit Agricole SA, a surtout milité pour un redressement du déficit extérieur qui est « le problème et donc la solution ». Il considère par ailleurs que pour corriger les excès d'endettement du passé, l'excès de diète pouvait être, lui aussi, dangereux à travers une spirale déflationniste.
« Il faut donc fabriquer de la compétitivité », a-t-il lancé tout en ajoutant que « le crédit serait moins facile d'accès ». Conscient de la nécessité de trouver les bons outils régulateurs pour encourager l'exportation de produits agricoles, Michel Dantin a cependant reconnu que « les idées sur ce point étaient un peu creuses jusqu'à présent ».