La FNPL appelle les producteurs de lait à ne pas signer le contrat proposé par Lactalis, « en attendant la reprise de discussions ».
Dans un communiqué diffusé mercredi, la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) « dénonce l'attitude du groupe Lactalis – tout fleuron de la filière laitière soit-il – qui décide, selon son bon vouloir, de l'avenir des producteurs de lait. Le dernier courrier de l'entreprise à ses producteurs, en date du 17 février 2012, est à ce titre édifiant. Lactalis confond les verbes “imposer” et “négocier” ! »
Selon la FNPL, « la proposition de contrat proposée par Lactalis à ses éleveurs, le 22 octobre 2011, n'a pas été négociée. Pour preuve, Lactalis écrit dans son courrier qu'il n'y aura pas de nouvelle version de sa proposition de contrat ! Si des réunions ont eu lieu, notamment avec la délégation nationale des producteurs de lait livrant à Lactalis, elles n'ont jamais donné lieu à des négociations de certaines clauses du contrat ».
« Ce simulacre de discussions est d'autant moins acceptable que, sur le terrain, les producteurs livrant à l'entreprise sont soumis à des pressions jusque dans leur ferme pour les obliger à signer. Ce chantage prend la forme de remise en cause des primes, des délais de paiement... Tout cela est notifié par écrit, ce qui témoigne du total mépris de Lactalis pour les producteurs. »
La FNPL « ne peut tolérer ce double langage et ces basses manœuvres de la part d'un grand groupe laitier qui devrait donner l'exemple, comme ses homologues l'ont fait, avec la volonté de renforcer la cohésion de la filière laitière française ».
« Face à l'entêtement de certains dirigeants de l'entreprise, la délégation nationale des producteurs a adressé une lettre ouverte au PDG de Lactalis, le 2 février 2012, pour tenter de sortir par le haut de cette impasse. Cette demande de négociation est restée lettre morte. Preuve que cette entreprise ne considère pas les groupements de producteurs comme de réels interlocuteurs, contrairement à ce qu'elle écrit dans son courrier du 17 février. »
« La convention de fonctionnement groupements-entreprise rédigée par Lactalis n'a pas fait l'objet de discussions avec les organisations de producteurs. Ce document ne donne aucun pouvoir aux groupements. » La FNPL « rappelle que ce n'est pas à Lactalis de reconnaître les groupements, mais à la loi et aux producteurs par leur adhésion ».
« Dans ce contexte, la proposition de contrat de Lactalis n'est toujours pas acceptable en l'état. » La FNPL « appelle donc les producteurs à ne pas la signer en attendant la reprise de discussions », conclut le communiqué.
De son côté, Jeunes Agriculteurs (JA), évoquant le dernier courrier envoyé par Lactalis à chaque producteur, déclare dans un communiqué diffusé mercredi soir : « Le comportement de Lactalis gagne chaque jour en médiocrité et semble tomber peu à peu dans la caricature. De tels courriers, qui menacent le producteur, sont inacceptables. La rhétorique parfaitement hypocrite autour de la liberté individuelle des producteurs alors qu'on leur met le couteau sous la gorge est même assez méprisable. »
JA ajoute : « Dans ce domaine, le poids lourd français du lait n'arrive pas à la cheville de ses concurrents, qui eux, ont joué le jeu de la reconnaissance des OP (organisation de producteurs) et de la modernisation des relations producteurs-entreprises. »
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