La mise en conformité des exploitations européennes avec la législation concernant l'environnement, le bien-être animal et la sécurité alimentaire n'aurait qu'un faible impact sur le coût de production total en agriculture, indique un rapport de la Commission européenne publié le mardi 3 mars 2015, se basant sur la législation de 2010.
Cette étude, qui se veut prudente sur l'interprétation des résultats, ne décèle qu'un faible écart de coûts dans ces trois domaines entre les pays de l'Union européenne et les autres nations du globe. Elle justifie la différence de coût de production par « la productivité, le coût des terres et de la main-d'œuvre » dans les autres pays.
Porcs et volailles plus fortement impactés
Sur les neuf activités agricoles étudiées, seuls les élevages de porcs et de volailles semblent atteindre un pourcentage supérieur à 5 % et pouvant aller jusqu'à 10 % de leur coût de production pour être en conformité avec la législation concernant ces trois domaines.
Pour le secteur de la volaille, deux exploitations françaises de plus de 40.000 têtes ont été retenues comme témoins en Bretagne et dans les Pays de la Loire, l'une en zone vulnérable et l'autre non.
La directive nitrates impacte les coûts environnementaux
Concernant le coût environnemental sur la production, les deux exploitations françaises se démarquent, notamment celle en zone vulnérable où il représente 1,92 % du coût total, mais également celle hors zone vulnérable ou il s'établit à 0,43 % du coût total.
Même hors zone vulnérable, ce coût est plus élevé que pour les exploitations allemandes, thaïlandaises ou brésiliennes pour lesquelles le coût environnemental s'établit à moins de 0,05 % du coût total de production.
Grandes exploitations = augmentations des coûts environnementaux
Seule l'exploitation italienne se démarque et dépasse les fermes françaises avec un pourcentage de 2,31 % sur le coût total lié à la législation sur l'environnment. Mais elle se démarque aussi par sa taille avec des lots de volailles au moins quatre fois plus grands que les autres exploitations étudiées.
Concernant les coûts liés au bien-être animal et à la sécurité alimentaire, les deux exploitations françaises se trouvent cette fois dans la moyenne des autres pays.
Les autres productions peu impactées
Pour les autres productions animales que sont le lait et la viande bovine et ovine, le coût des trois secteurs étudiés ne représenterait que 2 à 3 % du coût total, indique le rapport de la Commission européenne.
Ce pourcentage descendrait encore pour les cultures comme le blé, les pommes ou encore les vignes. De plus, le rapport stipule que les productions exportées vers l'Europe doivent respecter plus de normes qui rendent leurs coûts liés à l'environnement et à la sécurité alimentaire identiques à ceux des cultures européennes.