Il y a « une forte probabilité » que l'accord conclu à Bali par l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en décembre 2013 « entre en vigueur très bientôt », débloqué par la résolution d'un différend entre l'Inde et les Etats-Unis, a assuré vendredi Roberto Azevedo, directeur général de l'OMC.
New-Delhi et Washington se sont entendus jeudi au sujet des aides agricoles indiennes, une « percée très importante » qui, par ricochet, ouvre la voie à la ratification de l'accord de Bali, s'est félicité M. Azevedo à Brisbane (Australie) avant le sommet du G20. Désormais, les chances de finaliser cet accord sur la facilitation des échanges (TFA) sont « importantes » et « on peut espérer que cela soit fait sous peu, probablement dans les deux prochaines semaines », a souligné le directeur général de l'OMC. « J'admire la mobilisation des dirigeants [...] qui a très certainement donné un nouveau souffle à l'OMC », a commenté M. Azevedo.
L'ensemble des 160 membres de l'organisation, y compris l'Inde, s'étaient mis d'accord en décembre dernier en Indonésie sur le TFA, texte devant faciliter les échanges internationaux, notamment les procédures douanières. Il s'agit du plus important accord mondial de libéralisation du commerce de ces vingt dernières années.
La « mort de l'OMC » s'éloigne
La ratification du texte avait été bloquée en juillet dernier, à la surprise générale, par l'Inde, qui souhaitait des garanties supplémentaires concernant ses aides agricoles – redoutant de voir celles-ci contestées dans le cadre de l'OMC. Or, les Etats-Unis et l'Inde ont annoncé jeudi s'être accordés sur les subventions agricoles indiennes, convenant que les programmes de sécurité alimentaire de l'Inde ne seraient pas remis en cause par l'OMC « jusqu'à ce qu'une solution permanente sur le sujet soit trouvée et adoptée ».
Depuis juillet, M. Azevedo avait multiplié les négociations pour sauver l'accord de Bali, dont la mise en œuvre doit générer des milliards de dollars d'économies et de bénéfices mutuels chaque année. « C'est la plus grave crise à laquelle l'OMC ait jamais été confrontée », avait-il insisté le week-end dernier à Pékin, en marge d'un sommet de l'Apec (forum Asie-Pacifique), tandis que la Russie avait mis en garde contre « une mort de l'OMC » en cas de blocage prolongé.