Le Conseil national de l’alimentation (CNA) a annoncé, mardi dans un communiqué, qu'il recommande aux pouvoirs publics «sur la base notamment de considérations d’ordre éthique, d’interdire la mise sur le marché de produits issus d’animaux clonés ou de leur progéniture». Cette interdiction vaudrait pour les denrées produites au sein de l'Union européenne et celles qui sont importées.
Le CNA reconnaît que les connaissances scientifiques actuelles ne mettent en évidence aucune «différence significative quant à la composition du lait et de la viande, leur digestibilité ou leur toxicité». Il préconise que les recherches se poursuivent de manière approfondie, dès lors qu’elles ne portent pas atteinte à la dignité humaine et qu’un débat public de qualité soit organisé.
Mais l'instance consultative indépendante qu'est le CNA considère l'évaluation des risques sanitaires «insuffisamment robuste». Elle met aussi en avant «le faible pourcentage de gestations menées à terme, la fréquence élevée des anomalies morphologiques et métaboliques dont souffrent les veaux nés avec cette technique, l'intérêt économique pour les producteurs et les consommateurs non démontré, le risque de détérioration majeure de l’image des produits animaux, les nouvelles interrogations des consommateurs sur le mode de production de leur alimentation…»
Dans l'attente de décision communautaire, le CNA insiste pour que soit également interdite l’importation d’animaux clonés, de leur progéniture et de tout produit (viande, lait, embryon, semence…) issu de ces animaux.
Cette recommandation s’appuie sur des considérations déjà développées en février dernier dans un avis du CNA relatif aux «Nouveaux facteurs légitimes de régulation du commerce international des denrées alimentaires» et donne une dimension supplémentaire, notamment sur le plan de l’éthique.