Prairies grillées pour les animaux, rendements attendus en baisse pour les céréaliers, les agriculteurs d'une dizaine de départements subissent les conséquences d'un manque d'eau depuis le début de l'année et attendent des pluies avec impatience.
« Pour l'instant, la sécheresse est localisée à l'Est, du Rhône au Nord-Est », les filières de l'élevage et céréalières étant les plus touchées, rapporte à l'AFP Luc Smessaert, vice-président de la FNSEA.
Des dossiers de calamités agricoles sont d'ailleurs déjà en train de se monter pour des exploitants de la Loire, du Rhône, de la Haute-Loire, de la Saône-et-Loire et de la Haute-Saône, indique le syndicat.
Concrètement, les agriculteurs ont traversé deux mois très secs en avril et juin et les averses de mai n'ont pas permis d'enrayer la situation. La pluviométrie de juillet s'annonce donc cruciale.
En Alsace, « c'est très tendu, les praires sont grillées et s'il ne pleut pas dans 10 à 15 jours, ça va commencer à devenir grave pour les éleveurs. Pour le maïs aussi, puisque la période de floraison est attendue dans les 15 prochains jours et ce sont les rendements qui sont en jeu », explique à l'AFP Philippe Caussanel, responsable de l'élevage à la chambre d'agriculture de l'Alsace.
La préfecture de l'Alsace a d'ailleurs placé vendredi dernier la région en « vigilance sécheresse ». « La région connaît un déficit hydrologique très marqué depuis mars 2014, les pluies ayant été particulièrement faibles depuis la fin de l'hiver ». Pour l'instant, aucun mesure de restriction d'eau n'a été décidée dans la région et « l'évolution à moyen terme sera très dépendante de la pluviométrie du mois de juillet », complète la préfecture dans un communiqué.
En Bourgogne, il y a déjà eu des arrêtés de restriction en Côte-d'Or et dans la Nièvre et il y en aura « bientôt » dans l'Yonne, indique de son côté Francis Letellier, président de la FDSEA (départementale) en Bourgogne.
Dans certaines zones de la région, la récolte de foin s'annonce moitié moins abondante et, sur les céréales, « on parle de récoltes avec des rendements à 35 quintaux par hectare » contre 60/65 quintaux en temps normal, ajoute le syndicaliste.
Du coup, certains éleveurs commencent déjà à prélever du foin dans leurs stocks normalement destinés à passer l'hiver. Il est donc nécessaire de recenser les besoins des éleveurs pour que les céréaliers, qui débutent leurs moissons, puissent leur mettre du foin à disposition en conséquence au risque sinon de voir les éleveurs compenser avec des concentrés alimentaires coûteux, explique Luc Smessaert.
Des difficultés ont également été recensées dans le Gard, l'Hérault et dans une moindre mesure dans les Bouches-du-Rhône, selon la FNSEA. Des départements qui ont par ailleurs été placés en alerte orange pour des orages à partir de vendredi matin.
Avec la multiplication de ces événements climatiques brutaux, il est nécessaire de se doter « d'une vraie politique de gestion des risques », réclame par ailleurs Luc Smessaert.