Les industriels de la charcuterie à travers la Fict (Fédération française des industriels charcutiers traiteurs, transformateurs de viandes) s'inquiètent de la situation de leur filière, lundi dans un communiqué.
Ils demandent « que soit réunie dès la fin d'août une table-ronde sous l’égide des ministres en responsabilité de [leur] profession pour mettre en œuvre des solutions immédiates et durables, dans l’intérêt de chaque maillon de la filière porcine et pour assurer la pérennité des entreprises et des emplois ».
Selon la Fict, « l’industrie charcutière est dans la tempête et ne peut plus garder le cap », malgré les « multiples appels à la raison suivis de signaux d’alarme répétés au premier semestre de 2012 ».
Le 23 août, le prix du porc de classe E a atteint 1,69 € et le jambon 2,41 €, indique la Fict. « Or les prix de vente actuels des entreprises ont été négociés sur la base d’un prix du porc de 17 % en dessous du cours actuel et de 24 % pour les pièces de découpe dont le jambon », préviennent les industriels de la charcuterie.
Ils pointent la « flambée prévisible » du prix du porc et des autres charges, la « quasi-impossibilité de répercuter auprès des distributeurs la totalité de ces augmentations », ainsi que « le fossé se creusant d’années en années pour aboutir à des marges insuffisantes », avec une « rentabilité nette de 1 % de chiffre d'affaires (CA) en moyenne dans l’industrie charcutière », dénonce la Fict.
Cette situation économique compromet la compétitivité des entreprises de la filière porcine, incapables « dans ces conditions » d'investir, d'innover, de développer de nouveaux marchés, tout en menaçant la préservation des emplois, estime la Fict qui représente 300 entreprises, emploie 35.000 salariés, et génère 6,2 milliards de CA. D'ailleurs, les emplois permanents « ont déjà baissé de 1,7 % en 2011 dans les régions », constatent les industriels de la charcuterie.
« Il est de la responsabilité de tous les distributeurs sur le marché national de permettre à l’industrie charcutière et à son savoir-faire charcutier français de continuer à exister et à se développer », revendique la Fict.