Les représentants des filières biologiques durables et paysanne – la Fnab (agriculture bio), le Rad (Réseau d'agriculture durable), la Confédération paysanne et FNE (France Nature Environnement) – et des consommateurs (UFC-Que choisir) ont débattu de la nouvelle certification à haute valeur environnementale (HVE) des exploitations, jeudi, répondant à l'invitation du séanteur (Verts) du Haut-Rhin, Jacques Muller.
Cette table ronde a eu lieu à dix jours du débat au Sénat du projet de loi Grenelle II (qui met en application les décisions du Grenelle I). Les parties présentes ont exprimé leur désaccord sur le cahier des charges envisagé et les trois niveaux d'exigence (N1, N2, N3) de la HVE.
La FNE propose que le niveau 3, le plus exigeant, soit accessible par le respect de deux critères. Selon l'association écologiste, les coûts d'intrants devraient représenter moins de 30% du chiffre d'affaires de l'exploitation.
D'après la FNE, en France, la part des intrants s'élève en moyenne à 62% du chiffre d'affaires. Ce critère serait néanmoins accessible à 80.000 exploitations.
La seconde exigence serait d'avoir au moins 10% d'espaces agro-écologiques (prairies permanentes, haies...).
Le coût pour obtenir cette certification, d'autant plus lourd pour les petites exploitations, est décrié par la Confédération paysanne et le Rad.
Pour les participants, le moyen le plus efficace pour un réel progrès au niveau environnemental serait de rémunérer les bonnes pratiques en transférant davantage d'aides de la Pac vers le second pilier.
Enfin, il y a la difficulté de valoriser les produits issus des exploitations HVE. Cette valorisation par le marché semble difficile pour UFC-Que choisir qui met en garde sur le risque d'un manque de visibilité de ce nouveau label puis de sa banalisation.