Comme prévu, la Commission européenne a proposé le 26 novembre aux ministres de l'Agriculture de suspendre les droits à l'importation applicables à toutes les céréales, excepté l'avoine pour la campagne de commercialisation en cours qui s'achèvera le 30 juin 2008.
«Je souhaite que cette proposition contribue à faciliter les importations dans l'Union européenne de céréales en provenance de pays tiers et à réduire les tensions sur les marchés européens des céréales, a déclaré la commissaire Mariann Fischer Boel. Même si la protection aux frontières est relativement peu importante, des droits continuent de s'appliquer à certaines céréales qui sont nécessaires à l'équilibre du marché de l'UE.»
Après s'être appuyée sur l'existence de stocks d'intervention de maïs pléthoriques il y a quelques mois seulement pour proposer de neutraliser l'intervention en maïs, la Commission s'émeut désormais des stocks communautaires faibles en céréales et des prix élevés pour justifier la suppression des droits de douane à l'importation.
Pourtant, les droits, établis en fonction de la différence entre le prix mondial et le prix d'intervention, sont déjà à zéro actuellement pour le blé dur, le blé tendre de haute qualité, le seigle, le sorgho et le maïs. Cette mesure toucherait donc surtout le blé de basse et de moyenne qualité. En dehors des contingents pour lesquels les droits exigibles sont réduits, fixés à 3 millions de tonnes en 2003, la taxe à l'importation pour ce type de blé est de 93 €/t.
La filière céréalière européenne craint surtout qu'il s'agisse d'un nouveau coup de canif dans la protection du marché communautaire, et qu'une fois «suspendu», ce système de régulation tarde à être réactivé.
Les ministres européens pourraient approuver cette proposition lors du Conseil du 18 décembre.