La récolte française de blé tendre est de bonne qualité en 2011, selon l'enquête collecteurs présentée mardi par FranceAgriMer (FAM). Tous les débouchés – y compris l'exportation – pourront être honorés en 2011-12, assure le président, Rémi Haquin.
La moisson de 2011 se révèle tout à fait correcte, tant en quantité qu'en qualité, malgré une forte hétérogénéité entre les régions. « Nous sommes passés à côté d'une catastrophe mais la récolte française s'en tire bien. La qualité est de moyenne à plutôt bonne », a commenté, mardi, Christian Vanier, directeur en charge de l'animation des filières chez FAM.
Les poids spécifiques sont « de très bon niveau » avec une moyenne à 79,4 kg/hl et 97 % de la récolte se situant au-dessus de 76 kg/hl, souligne Monique Meizels, (direction des marchés, des études et de la prospective). La teneur moyenne en protéines ressort à 11,5 % (-0,1 point par rapport à 2010) avec 58 % des blés au-dessus de la moyenne.
La teneur en eau (13,7 % en moyenne) est « compatible avec une bonne conservation des grains ». La moyenne du temps de chute de Hagberg est « élevée », avec 81 % de la récolte au-delà de 220 s. La force boulangère (W) se situe au-dessus de 160 dans 81 % des échantillons également. Au final, 20,5 Mt de blé se classent cette année comme « meuniers supérieurs » (27 Mt en 2010). En ce qui concerne les mycotoxines, Rémi Haquin se dit « pas du tout inquiet » sur le front du DON (déoxynivalénol) cette année.
FranceAgriMer, qui réunissait mardi son conseil spécialisé des céréales, a affiné ses précédentes estimations mensuelles de récoltes. La production de blé tendre est évaluée à 33,4 Mt (-6,4 % par rapport à 2010), celle de blé dur à 2 Mt (-20 %), celle d'orges à 8,9 Mt (-12,3 %), celle de maïs à 14 Mt (+1,4 %). Il s'agit là d'une « estimation prudente », reconnaît Xavier Rousselin (direction des marchés, des études et de la prospective), dans la mesure où le rendement du maïs, attendu à 92,1 q/ha, pourrait être révisé à la hausse au fur et à mesure du déroulement de la récolte (l'AGPM table sur près de 100 q/ha, mais elle ne prend pas en compte les semences).
La hiérarchie actuelle des prix des différentes céréales laisse attendre un accroissement des incorporations de blé dans l'alimentation animale en 2011-12, pour un total de 5,6 Mt chez les fabricants industriels (+30 %), au détriment du maïs et de l'orge. L'autoconsommation de blé à la ferme est également attendue en progression de près de 1 Mt (à 3,6 Mt).
Réagissant au rapport de l'USDA dévoilé lundi, les responsables de FranceAgriMer ne cachent pas un certain scepticisme en ce qui concerne les données retenues pour le maïs aux Etats-Unis, tant en ce qui concerne le rendement (93 q/ha), l'évaluation de la freinte, les utilisations en alimentation animale ou pour la fabrication d'éthanol.
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