Selon sa note conjoncture Agreste parue mardi, le service de la statistique et de la prospective (SSP) du ministère de l'Agriculture table sur une chute de la sole en céréales d'hiver à cause du gel, compensée en partie par des semis de printemps records.
Au 1er avril, le SSP prévoit qu'en blé tendre, environ 350.000 hectares auraient été retournés, soit 7 % des emblavements estimés au mois de février. Les surfaces ressemées se situent principalement en Lorraine, où plus de la moitié des surfaces emblavées à l'automne auraient gelé, ainsi qu'en Champagne-Ardenne où plus du quart des surfaces devrait être ressemé. En Bourgogne, 13 % des surfaces emblavées seraient détruites, les dégâts se situant surtout en Côte-d'Or. L'Alsace et la Franche-Comté sont également concernées (respectivement 11 % et 15 % de ressemis). Au final, la sole de blé tendre serait inférieure de 5,4 % à son niveau de 2011.
En orge d'hiver, environ 175.000 hectares auraient été retournés, soit 16 % des semis estimés en février. La Lorraine est la région la plus touchée, avec plus de la moitié des surfaces emblavées à ressemer. En Bourgogne, 40 % des surfaces seraient retournées, 30 % en Champagne-Ardenne et 10 % en région Centre. La sole d'orge d'hiver perdrait ainsi 23 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Par rapport à 2011, les surfaces chuteraient de plus de la moitié en Lorraine, de 40 % en Bourgogne et 25 % en Champagne-Ardenne.
En blé dur d'hiver, environ 12.000 hectares auraient été retournés, représentant 3 % des surfaces emblavées. Les dégâts, limités par la couverture neigeuse, se concentreraient dans la région Centre (Loiret, Eure-et-Loir, Loir-et-Cher). Mais les surfaces seraient toujours en légère augmentation par rapport à 2011. Le blé dur de printemps ne représenterait que 2 % de la surface totale. Dans le Centre, première région productrice de blé dur, la sole diminuerait de 2 %, et une baisse du potentiel de production est attendue.
Pour le colza, l'impact des dégâts du gel serait moins prononcé, mais la situation n'est pas stabilisée. Pour l'instant, en Bourgogne et en Lorraine, environ 5 % des surfaces devraient être ressemées. Toutefois, les peuplements ont été affectés dans de nombreuses parcelles, et des plantes qui paraissent intactes ont pu être fragilisées par le gel. Une diminution du potentiel de production est attendue dans ces cas-là. « L'évolution des parcelles dépendra de la capacité des plantes à poursuivre leur croissance jusqu'à la récolte, et des conditions d'alimentation hydrique et minérale à venir », précise le ministère de l'Agriculture.
Après retournement des parcelles, les remplacements seraient le plus souvent effectués en orge de printemps, dont la surface doublerait par rapport à 2011 à 825.000 ha (+64 % par rapport à la moyenne 2007-2011). Ainsi, l'orge de printemps représenterait en 2012 près de la moitié de la surface totale en orge. « Les ressemis sont soumis à la quantité de semences disponibles, précise Agreste. En particulier, les blés retournés seraient peu fréquemment remplacés par du blé de printemps par manque de semences. »
Ces chiffres concordent avec l'évaluation de FranceAgriMer au 4 avril qui table sur une chute de 5,37 % des surfaces de blé tendre (hiver+printemps), à 4,716 millions d'hectares (Mha) en 2012, contre 4,983 Mha en 2011. Le blé dur (hiver + printemps) reste quasi stable à 417.448 ha (417.190 l'an dernier). En revanche, l'orge (hiver + escourgeons) recule selon l'office de 12,24 % à 924.315 ha contre 1,053 Mha en 2011. Les régions les plus touchées sont celles de l'Est, de la Champagne et de la Bourgogne.
FranceAgriMer estime les surfaces de colza en légère hausse, pour la récolte de 2012, à 1,571 Mha, contre 1,555 Mha en 2011 (presque 1 % de progression).
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degats gel
mercredi 11 avril 2012 - 09h48
on parle ici des surfaces retournées. mais beaucoup ont preferé conserver les cultures en place en cooptant d'ores et déja une perte de rendement ( parfois en conservant probablement une meilleure marge qu'en cas de resemis). L'incidence du gel n'est pas mesurable uniquement en prenant en compte les surfaces retournées. Ne pas confondre surface emblavée et tonnage produit !!!