Les prix à la pompe sont plus élevés dans des départements très ruraux, à Paris et en Corse, tandis que ceux du Poitou-Charentes affichent les tarifs les plus bas, selon une étude de l'association de défense des consommateurs CLCV publiée mercredi.
Selon l'étude, « une grosse vingtaine de départements présentent des prix significativement supérieurs à la moyenne ».
D'une manière générale, ce sont les départements présentant une densité de population deux, voire fois inférieure à la moyenne métropolitaine qui affichent les prix les plus chers, à l'instar de la Lozère, de la Corrèze, du Cantal, de l'Allier, du Lot, de la Haute-Marne ou des Hautes-Alpes.
Ce constat semble lié à « la faible densité géographique des stations-service dans ces départements », deux, voire trois plus faible que la moyenne nationale, qui est de 1,8 station pour 100 kilomètres, explique l'association.
En outre, il existe dans ces territoires « des phénomènes monopolistiques locaux » qui poussent les prix à la hausse, poursuit CLCV.
En ce qui concerne Paris, la cherté des carburants à Paris s'explique par le coût de l'immobilier commercial, une station-service ayant souvent une importante superficie.
Quant à la Corse, le transport vers l'île est un facteur de surcoût, ajouté, comme c'est le cas pour la capitale, à « un oligopole étroit des groupes pétroliers qui ne sont pas concurrencés par les enseignes de la grande distribution », explique encore l'étude.
En revanche, l'association de défense des consommateurs note que les départements du Poitou-Charentes (Charente-Maritime, Charentes, Vienne et Deux-Sèvres) affichent pour leur part les prix les moins chers, en raison d'une moindre taxation.
Le conseil régional du Poitou-Charentes n'exerce en effet pas de majoration « de la taxe intérieure de consommation (TICPE, ex-TIPP) comme c'est le cas dans 19 Régions », ce qui induit un écart de 2,5 centimes au litre avec l'essentiel des autres départements, souligne l'étude.
CLCV indique par ailleurs les stations-service n'en « ont pas globalement profité [...] pour augmenter leurs prix ».
En conséquence, la CLCV demande notamment aux autorités de la concurrence de « déterminer si le niveau élevé de prix provient d'une distorsion du jeu concurrentiel » et aux pouvoirs publics de « créer des points de distribution publics de carburants dans les zones sous-équipées en stations-service ».