Pour la première fois en France, une coopérative agricole s'entend avec une agence de l'eau pour favoriser la protection de l'eau potable tout en maintenant le revenu des producteurs.
« Le principe de cette collaboration est de développer des techniques en commun pour préserver la ressource en eau et améliorer sa gestion, sans détériorer le revenu agricole, explique Eric Verjux, directeur du développement durable du pôle agricole du groupe Euralis. Jusqu'à présent, les approches étaient très strictes et dotées de beaucoup d'interdictions. Aujourd'hui, le programme proposé est plus constructif. »
Six zones de captage d'eau potable prioritaires sont concernées : Noé et Cazères (Haute-Garonne), Oursbelille (Hautes-Pyrénées), Bordes et Artix (Pyrénées-Atlantiques) et Langrane (Gironde). Sur celles-ci sera mis en place un programme d'accompagnement directement lié aux opérations de captage.
Ces zones comptent de 3.000 à 4.000 hectares cultivés. A cela s'ajoutera un plan de quatorze actions spécifiques, parmi lesquelles un travail en commun sur l'amélioration de la maîtrise de l'irrigation du maïs doux, des actions de sensibilisation des producteurs aux semis précoces de printemps, le développement de cultures nécessitant peu d'intrants comme le chanvre ou la luzerne et le perfectionnement des enregistrements des données sur les captages.
Euralis s'engage à « contribuer à la connaissance de l'évolution des pratiques des agriculteurs » au travers des données qu'elle collecte, et à « adapter ses conseils techniques au respect des objectifs des plans d'action établis avec les responsables locaux de l'eau potable ».
« Les adhérents d'Euralis peuvent déjà utiliser le système Eureca (Euralis extranet collaboratif agricole) pour gérer la traçabilité de leurs cultures et répondre aux normes en vigueur, précise Eric Verjux. Nous allons renforcer la diffusion de cet outil sur les zones sensibles. »
Pour l'heure, le budget lié aux opérations mises en place dans le cadre de cette convention, signée pour deux ans (2011-2012), n'a pas encore été fixé. Plusieurs schémas d'aides sont en réflexion. Tout ce que l'on sait, c'est que « les agriculteurs ne devront pas perdre d'argent, par rapport à leur situation antérieure. »