La canicule s'abat pour la deuxième journée consécutive sur la France qui se prépare mercredi à de nouveaux pics de chaleur, après les records de la veille : 38 degrés à Limoges, 37° à Nantes et plus de 40° en Gironde.
Mercredi après-midi, la température pourrait atteindre 39 degrés à Paris, tandis que des pics de près de 40 degrés sont prévus dans le sud de la Champagne, la Bourgogne et le Périgord. Quarante départements sont placés en vigilance orange, du Centre au Nord-Est en passant par l'Ile-de-France.
L'électricité a été rétablie dans les Pays de la Loire. Environ un million de foyers en avaient été privés dans l'ouest de la France dans la nuit de mardi à mercredi. Plusieurs milliers étaient encore touchés en Bretagne, mercredi avant 09H00, a indiqué RTE. Un nouvel incident a touché la région de Vannes dans la matinée, affectant quelque 100.000 foyers, selon RTE, et, peu avant 09H00, 20.000 foyers environ étaient encore privés de courant.
Mardi, dans le centre et l'ouest, plusieurs records pour un mois de juin ont été battus : 40,2 à Cazaux (Gironde), du jamais vu depuis 1968, 37° à Nantes, un niveau inédit depuis 1952, 37° à la Rochelle, 38° à Limoges. A Paris, la température a atteint dans l'après-midi 34,2°C. Bordeaux, Périgueux, Limoges ou Tulle avaient mardi des allures de villes « mortes », les passants ayant déserté rues, terrasses et même fontaines.
Au moins jusqu'en fin de semaine
A Bourges, les allées en plein air du centre commercial Avaricum, inauguré en février, ont commencé à onduler et les pavés à se soulever sous l'effet des fortes chaleurs. Craignant un mouvement de terrain, la direction a fait évacuer clients et commerçants par précaution.
Cette vague de chaleur, exceptionnelle par sa durée, devrait se poursuivre au moins jusqu'à la fin de la semaine. Techniquement, on parle de canicule quand des températures très élevées sont observées pendant au moins trois jours consécutifs, le jour comme la nuit.
Les chaînes de restauration ont revu leur offre, pour s'adapter aux envies de la clientèle par temps chaud, proposant davantage de carpaccios, salades, glaces et melon. Dans les écoles, les enseignants ont reçu pour consigne de veiller à la bonne hydratation des enfants et de proscrire les jeux au soleil.
Du côté des entreprises, surtout celles qui emploient des travailleurs en plein air, la prévention est aussi de mise.
Prendre « les mesures nécessaires » pour « protéger la santé physique » des salariés
La ministre de la Santé, Marisol Touraine, les a appelées « à réorganiser leur temps de travail lorsqu'elles le peuvent parce que c'est très dur de travailler à l'extérieur ».
D'après le Code du travail, l'employeur doit prendre « les mesures nécessaires » pour « protéger la santé physique » de ses salariés et les adapter en fonction du « changement des circonstances », comme les changements climatiques.
Mal anticipée, la canicule de l'été 2003 avait fait au total plus de 19.000 morts.
Après avoir présidé mardi matin une réunion du Corruss (Centre opérationnel de réception et de régulation des urgences sanitaires et sociales), Marisol Touraine a assuré qu'il n'y avait « pas d'inquiétude particulière » pour l'instant. Elle a toutefois renouvelé ses appels à la vigilance, notamment en ce qui concerne les personnes les plus fragiles.
La Mutualité sociale agricole (MSA) a diffusé, en début de semaine, un document sur la « prévention des risques liés aux fortes chaleurs dans les professions agricoles ».