Plusieurs pays de l'Europe du Sud ont alerté mardi l'Union européenne sur la sécheresse qui touche déjà de nombreuses régions, notamment dans la Péninsule ibérique et le sud de la France, et menace d'affecter gravement les récoltes.
Au cours d'une réunion des ministres de l'Agriculture à Bruxelles, les représentants portugais et espagnols ont demandé à la Commission européenne d'anticiper le paiement d'aides aux agriculteurs afin de lutter contre l'impact de cette sécheresse.
La Commission va utiliser « tous les mécanismes à sa disposition pour aider l'Espagne et le Portugal ainsi que les autres pays qui le réclameraient », a déclaré le commissaire chargé de l'Agriculture, Dacian Ciolos. « Si la situation le justifiait », Bruxelles pourrait débloquer l'aide à la mi-octobre plutôt qu'à la fin de l'année, a-t-il précisé.
Le ministre espagnol de l'Agriculture, Miguel Arias Cañete, a indiqué que Madrid souhaitait le versement anticipé « autant que possible » d'environ 5,5 milliards d'euros. Avec Lisbonne, Madrid demande également une plus grande flexibilité dans la mise en œuvre des primes à la vache allaitante et des mesures « permettant de compenser pour les agriculteurs l'augmentation des coûts liés à la sécheresse ».
Le ministre français, Bruno Le Maire, a souligné que « certains départements français, notamment le Var, connaissaient des difficultés » à la sortie de l'hiver. « Je préfère anticiper sur les difficultés à venir », a-t-il ajouté devant la presse, en indiquant que ses services étaient mobilisés sur ce problème et que le comité de suivi de la sécheresse se réunira le 12 avril pour faire le point sur la situation.
D'autres pays de l'UE, comme la Grèce, Chypre mais aussi le Royaume-Uni, s'inquiètent de la sécheresse des sols et du faible niveau des nappes phréatiques après l'hiver le plus sec depuis plus d'un demi-siècle. Dans la Péninsule ibérique, la production d'amandes est affectée, tandis que plusieurs feux de forêt se sont déjà déclarés.