Le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, a confirmé mardi que certaines aides demandées par les agriculteurs ne pourront pas être acceptées, dont 300 millions d'euros de prises en charge d'intérêts d'emprunt, en raison du gel des dépenses de l'Etat annoncé par le gouvernement.
« Toutes les aides déjà promises seront versées à l'euro près [...] mais il est vrai qu'il y a un certain nombre de demandes importantes (supplémentaires) que je ne pourrai pas honorer », a déclaré le ministre sur RMC.
« Par exemple, on a versé cette année 150 millions d'euros pour financer les intérêts d'emprunt d'agriculteurs en difficulté. J'ai sur mon bureau pour 300 millions d'euros de demandes supplémentaires de prise en charge ; [...] je ne pourrai pas les accepter », a-t-il poursuivi.
Pour le ministre, « ce ne serait pas raisonnable car ce serait au détriment de dépenses d'investissement absolument indispensables. [...] Donc, on sera forcé d'y renoncer ».
A contrario, « on concentrera nos efforts sur les dépenses qui peuvent aider à financer la modernisation des exploitations », notamment sur le plan énergétique, a-t-il dit.
« Toutes les exploitations françaises y gagneront en compétitivité si on les aide à produire de l'énergie, à les rendre plus économes en énergies fossiles », a-t-il affirmé.
Le gouvernement a annoncé au début de mai que les dépenses de l'Etat seraient « gelées en valeur » entre 2011 et 2013.
« Nous prendrons notre part à l'effort comme toutes les administrations », avait alors dit Bruno Le Maire.
Le ministre s'est par ailleurs félicité mardi de l'accord signé la veille par la grande distribution pour modérer ses marges dans le secteur des fruits et légumes en cas de crise.
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agriculteurs en difficultés
jeudi 20 mai 2010 - 17h03
L'excuse du gel des dépenses de l'état pour les intérêts d'emprunt des agriculteurs en difficultés est une véritable honte. Ces paysans sont pour beaucoup dans une détresse certaine. Si c'est celà la politique agricole française !!