Le Premier ministre Manuel Valls a rendu une visite surprise vendredi à l'abattoir de porcs Gad à Josselin (Morbihan) qui, après des semaines de tourmente, a été repris par le groupe Intermarché, et a rencontré les salariés et la direction, a constaté un journaliste de l'AFP.
Manuel Valls, en visite en Bretagne depuis jeudi, a quitté Rennes très tôt. Sa visite, effectuée en compagnie du ministre de la Défense, le Breton Jean-Yves Le Drian, avait été tenue secrète.
« C'est un symbole de la Bretagne »
« C'est un symbole de la Bretagne », a déclaré le Premier ministre en arrivant à l'abattoir qui, comme nombre d'entreprises bretonnes de l'agroalimentaire, a connu ces deux dernières années de grandes difficultés.
« C'est très important de soutenir l'ensemble de ces filières qui ont été en difficultés, qui ont encore des problèmes, et ici ce qui a été fait de notre point de vue est exemplaire », a dit Manuel Valls.
Le Premier ministre a pris la parole devant le personnel et la direction de l'abattoir, assurant : « on est attentif, dans le cadre de l'embargo russe, à soutenir la filière, (...) à la question de l'engorgement des marchés, à assouplir les normes..., à accompagner l'ensemble de la filière ».
Le Premier ministre a évoqué la question des prix
Évoquant la question des prix, il a reconnu que « si cette crise se poursuit, nous allons au-devant de difficultés. Mais en revanche, si l'État, les collectivités, la profession, en liaison avec les partenaires sociaux, font de cette filière une priorité, on pourra alors regarder l'avenir avec davantage d'optimisme ».
« Ici, c'est un symbole de la réussite du pacte d'avenir » pour la Bretagne. « On n'a pas laissé tomber une entreprise qui était en difficultés il y a quelques mois », a-t-il dit. Pour « les 220 salariés (de l'abattoir non repris par le groupe Intermarché, NDLR), on trouvera une solution », a-t-il promis. « L'espoir revient, le cochon breton a un bel avenir », a affirmé le Premier ministre.
En février 2013, Gad, en grandes difficultés, avait été placé en redressement judiciaire. La société avait alors décidé, avec l'accord du tribunal de commerce de Rennes, de recentrer son activité à Josselin et de fermer son deuxième abattoir, à Lampaul-Guimiliau (Finistère). Avec la fermeture de deux autres sites, à Saint-Nazaire et à Morlaix, plus de 800 personnes avaient fait les frais en octobre 2013 de cette restructuration censée relancer l'activité.
« Un hommage aux forces productives de ce pays »
Pour autant, l'abattoir de Josselin a lui aussi connu par la suite des difficultés. Après des semaines d'incertitude, il a finalement été repris en octobre dernier par la SVA Jean Rozé, filiale de production de viande du groupe Intermarché. Celle-ci s'est engagée à maintenir 530 emplois sur 755 et à injecter 20 millions d'euros sur le site.
Devant la presse, Manuel Valls est revenu sur le faux-pas du ministre de l'Économie Emmanuel Macron, qui avait parlé de « salariées illettrées » de l'entreprise Gad. « Il faut tourner la page de la polémique », a-t-il dit. Cette visite constitue « un hommage aux forces productives de ce pays ».
Manuel Valls poursuit vendredi à Rennes sa visite dans la région, à l'occasion du premier anniversaire du pacte d'avenir pour la Bretagne.