Le 14 mai 2001, le ministre de l’Agriculture, Jean Glavany, signait la charte pour un développement pérenne de l’agriculture et de l’agroalimentaire en Bretagne. Près de dix ans après, la région prépare un nouveau plan d’action pour l’automne. L’agriculture et l’agroalimentaire sont toujours le socle de l’économie territoriale mais le contexte a changé.
La société est de plus en plus critique vis-à-vis de l’agriculture. La crise touche toutes les productions, accentuée par des distorsions de concurrence et un partage contesté de la valeur ajoutée. Même s’il est vrai que de nombreuses décisions relèvent de Bruxelles ou de Paris, « il reste des marges de manœuvre à l’échelon régional », affirme Michel Cadot, le préfet de Région.
Le 30 avril, il a réuni les principaux élus, responsables professionnels, institutionnels et associatifs de la région, soit près de 120 participants, à Rennes. Cette conférence agricole a été l’occasion de débattre sur les grandes priorités stratégiques pour l’avenir. Six thèmes ont été dégagés (énergie, performance des exploitations, foncier, innovation, organisation des filières et compétitivité) qui feront l’objet de groupes de travail dont les conclusions seront rendues dans trois mois.
Le plan d’action devrait être présenté en octobre. « L’objectif est de redonner collectivement à l’agriculture sa légitimité et de lui offrir des perspectives nouvelles à travers une démarche concertée », indique le préfet.
« L’ensemble de la Bretagne a pris conscience de l’enjeu de l’agriculture. Elle nécessite un nouveau pacte breton », souligne Jean Yves Le Drian, président de la Région, évoquant la forte mobilisation à la conférence.
« On a franchi un pas. Pour la première fois, les associations écologistes (Eaux et Rivières notamment) ont reconnu les efforts accomplis par les agriculteurs », s’est réjoui Jacques Jaouen, président de la chambre régionale d’agriculture.
Paradoxe breton
Alors que la Bretagne est la première région productrice française, elle se classe dans les dernières en termes de revenu agricole net par actif non salarié (10.600 €). Les produits bretons ont une qualité sanitaire reconnue mais ne sont pas valorisés (prix, marge, image). Un travail considérable sur l’environnement a été mené mais les efforts manquent de reconnaissance car ils sont peu perceptibles par le grand public. |