L'Etat, les agriculteurs et les collectivités locales ont donné le coup d'envoi du premier plan préventif de lutte contre les algues vertes en Bretagne, avec la signature vendredi de la convention de réduction des rejets azotés en baie de Lannion (Côtes-d'Armor).
Cette convention-cadre, symboliquement paraphée dans une ferme de Plouzélambre, en amont de la baie, met en place l'accompagnement des agriculteurs du bassin dans leur conversion à une agriculture plus économe en rejets de nitrates.
Il s'agit de la première charte de territoire mise en œuvre, sur les huit qui doivent être signées dans les prochains mois en Bretagne, dans le cadre du plan gouvernemental anti-algues vertes lancé en février 2010.
« Après avoir mis en place l'aspect curatif, avec le ramassage systématique des algues, qui fonctionne bien, nous attaquons le volet préventif », s'est félicité le préfet de la Région, Michel Cadot, lors d'une conférence de presse.
Signée en juin, la charte de la baie de Lannion vise une réduction de 10 % en cinq ans des entrées d'azote sur les quelque 200 exploitations agricoles du bassin, à 85 % des éleveurs bovins.
Le but est de ramener à environ 20 milligrammes par litre d'eau, contre 25 mg/l actuellement, le taux de nitrates dans les eaux, un pas vers l'objectif de 10 mg/l en 2027 fixé localement.
« Chaque baie a des particularités propres et les objectifs ainsi que les moyens d'action seront à chaque fois spécifiques », a précisé M. Cadot.
En baie de Lannion, la démarche, fondée sur le volontariat et soutenue financièrement, « a emporté l'adhésion de tous les acteurs. Il s'agit d'un travail de conviction plutôt que d'employer la méthode réglementaire, qui est très lourde et déresponsabilise au final les acteurs », a-t-il souligné.
Dans la pratique, le plan local prévoit de privilégier la mise à l'herbe des vaches, ce qui implique de porter à 60 %, contre 47 % actuellement, la part des prairies dans la surface agricole utile.
Les sept autres chartes de baies en Bretagne doivent être signées d'ici à février 2012, dans le cadre du plan gouvernemental de lutte contre les algues doté de 134 millions d'euros sur cinq ans.