Près d'un millier de femmes du Mouvement des travailleurs ruraux sans terre (MST), armées de bâtons et couteaux, ont envahi une usine de cellulose et détruit des milliers de plants d'eucalyptus transgéniques dans l'Etat de São Paulo.
Leur action s'est déroulée le 5 mars 2015 dans le cadre de la Journée nationale de lutte des femmes de la campagne. Sur une vidéo diffusée sur le site du MST (www.mst.org.br), on les voit, le visage masqué par un foulard, rompre les boutures dans les serres de l'entreprise Suzano/Futura Gene à Itapetininga, une ville à 170 km de São Paulo. Sur les murs, elles ont écrit : « Les transgéniques détruisent la biodiversité » et « Femmes en lutte ».
Pendant qu'elles détruisaient les plants où sont développés les tests avec la nouvelle espèce transgénique d'eucalyptus, 300 paysans de Via Campesina interrompaient une réunion de la commission nationale de biosécurité (CTNBio, organisme qui réglemente les cultures d'OGM) à Brasilia où Suzano présentait justement cette nouvelle espèce. La discussion à la CNTBio reprendra en avril.
« Porter le débat dans la société »
Pour Atiliana Brunetto, de la direction nationale du MST, même si l'espèce transgénique a une productivité supérieure de 20 % à l'espèce traditionnelle, elle demande l'utilisation de plus de pesticides et d'eau pour chaque arbre planté, ce qui présente des risques pour l'environnement. « Le plus important est que nous ayons réussi à porter le débat dans la société », a-t-elle souligné.
La direction de Suzano/Futura Gene a déploré la destruction des plants et d'études qui durent depuis 14 ans. Les femmes qui ont participé à l'action devront répondre de dommages au patrimoine privé.