A partir de novembre, un nouveau dispositif s'appliquera pour la visite sanitaire bovine, obligatoire depuis 2005. Tout d'abord, elle ne se déroulera qu'une fois tous les deux ans, au lieu d'une fois par an jusqu'à présent. Un intervalle de temps suffisant pour obtenir un bilan sanitaire et épidémiologique global, explique l'Administration.
En revanche, elle comprendra davantage de critères, «afin d'en étendre le champ de la santé animale à la santé publique vétérinaire», explique Olivier Faugère, de la DGAL au ministère de l'Agriculture. Outre la protection et la tenue des documents sanitaires de l'élevage déjà contrôlés dans la précédente version, seront dorénavant concernés les locaux et équipements, la gestion sanitaire des animaux, la pharmacie et l'hygiène de traite.
Il s'agit pour les pouvoirs publics de disposer «d'une analyse globale des risques, et de s'appuyer dessus (entre autres indicateurs) pour fonder la politique d'inspection des services vétérinaires concernant les 2 à 3% d'élevages à risque».
Le coût de cette visite demeure entièrement pris en charge par l'Etat. L'éleveur désignera lui-même quel vétérinaire sanitaire viendra faire l'état des lieux. Représentants d'éleveurs et de praticiens suggèrent d'une seule voix de choisir le vétérinaire traitant habituel.
Loin de considérer cette visite comme un contrôle supplémentaire, il faut que l'éleveur exploite cette analyse globale pour améliorer ses pratiques et par là, la qualité sanitaire de ses productions. «On passe d'un remplissage de cases à une véritable analyse de la situation de l'élevage», approuve François Roulleau, du SNVECO (Syndicat national des vétérinaires conseil).
Attention cependant à ne pas confondre cette visite sanitaire obligatoire, qui est un protocole d'Etat, avec le bilan sanitaire annuel, un protocole de soins fondé sur le volontariat et à la charge de l'éleveur. Mais ces deux visites doivent être en cohérence, leurs objectifs étant une amélioration sanitaire pour l'éleveur en même temps qu'une protection de la santé publique pour l'Etat.
Quant à un éventuel conflit d'intérêt pour le vétérinaire sanitaire traitant, chargé de contrôler ses propres clients pour le compte de l'Etat, les syndicats estiment que «la ligne blanche n'est pas franchie et qu'on est loin du flicage», car les informations précises ne remontent pas à l'Administration. Seules sont envoyées les synthèses sur les six thèmes précités, et l'appréciation globale de l'exploitation.
Se pose néanmoins la question du mandat sanitaire du vétérinaire, «un chantier à rouvrir», selon Marc-Henri Cassagne, directeur de la Fédération nationale des groupements de défense sanitaire (FNGDS). De plus, bien que les inspections ne soient pas fondées «uniquement» sur ces visites, elles servent néanmoins, avec d'autres sources, à déterminer les visites des directions départementales des services vétérinaires (DDSV), reconnaît un responsable du ministère.
Pour les autres productions animales, leur tour viendra: en 2008 pour les porcins et les volailles, et ultérieurement pour les caprins et les ovins.
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