Le syndicat Jeunes Agriculteurs (JA) s'est déclaré vendredi inquiet d'une éventuelle remise en cause des exportations de bovins vers la Turquie après le vote d'une loi réprimant la négation du génocide arménien.
« Depuis un an grâce aux efforts concertés des représentants des éleveurs et du ministère, le débouché à l'exportation pour la filière de la viande bovine a pu être développé, notamment vers la Turquie, le Maghreb et le Moyen-Orient provoquant ainsi une envolée rapide des cours des bovins, salvatrice pour les producteurs français », indique JA dans un communiqué. « Ces perspectives nouvelles donnent une bouffée d'air aux jeunes producteurs. Ils peuvent à nouveau, timidement, réfléchir à l'avenir et faire des projets. »
Les conséquences de l'adoption par les députés français d'un texte de loi pénalisant la négation du génocide arménien, que la Turquie a toujours nié, « préoccupent les producteurs », selon le communiqué de JA, qui fait état de son « inquiétude ».
« Nous appelons vivement la “cellule d'exportation” du MAAP (ministère de l'Agriculture) à identifier de nouveaux marchés internationaux très rapidement, aussi fiables et porteurs que ceux que nous pourrions perdre », déclarent les JA.
En relation avec les importateurs turcs, la Fédération nationale bovine (FNB) se veut pour sa part « prudente ».
« Pour l'instant, il n'y a pas de répercussion sur l'exportation d'animaux. Mais on hésite à mettre en route des camions vers l'exportation », a reconnu Guy Hermouet, premier vice-président de la FNB.
De son côté, la Coordination rurale (CR) estime lundi dans un communiqué que le conflit entre la France et la Turquie, pour l'instant diplomatique, « risque d'évoluer très rapidement en guerre économique au grand désavantage de la France ». « Les premières mesures de rétorsion adoptées par les Turcs pourraient porter sur les importations de bovins français ».
La CR « déplore cette situation politique qui dépasse totalement les agriculteurs tout en leur causant de graves préjudices ».
La Coordination rurale « fait appel au sens des responsabilités des sénateurs et du président de la République pour que soit évitée une crise majeure avec la Turquie, crise dont les producteurs français de viande bovine seraient les premières victimes innocentes ».