Dans les Bouches-du-Rhône, la neige a détruit des hectares de serres. Les agriculteurs sinistrés sont confrontés au problème de déblaiement.
« Nous ne savons pas comment nous allons faire pour déblayer les amas de verre et de tôle appartenant à notre serre en vitres détruite par les chutes de neige », lancent Henri et Olivier Procureur, maraîchers à Châteaurenard. D’une superficie de 2.300 m2, elle abritait des feuilles de chêne rouge et de la rougette.
« Nous avions coupé la moitié de la récolte, il restait de 12.000 à 13.000 salades à l’intérieur. » Quinze jours après l’épisode neigeux survenu dans le Sud-Est, les agriculteurs sinistrés sont encore sous le choc.
« On nous demande 30.000 euros pour effectuer les travaux de déblaiement », dit Jean-Louis à Rognonas. Les 5.000 m2 de serres en verre qu’il possédait se sont intégralement affaissés. Le spectacle est impressionnant : la serre est entièrement désossée, au sol un enchevêtrement de verre, d’armature en fer sur 128 mètres de longueur.
Selon les constructeurs, les serres peuvent supporter un poids de 45 kg/m2. Or, d’après les mesures effectuées, la neige a fait peser jusqu’à 63 kg/m2 par endroit. « Nous n’avons rien pu faire, ajoute Jean-Louis Chabaud. Les dégâts auraient pu être évités en chauffant la serre, mais nous n’avons pas eu d’électricité durant une douzaine d’heures. »
« Dessous, nous avions 60.000 têtes de batavia blondes prêtes à couper. Toute la culture est perdue. » Pis, il ne pourra pas installer la culture d’été, des haricots verts, qui prennent le relais de la salade sous cette serre.
En plus des serres en verre, des tunnels en plastique se sont également couchés sous la neige. Selon les premières estimations de la FDSEA des Bouches-du-Rhône, les superficies concernées oscillent entre 15 et 20 hectares.
La procédure de calamité agricole a été lancée. Problème, le matériel n’est pas éligible. Seules les pertes de culture et de fond sont prises en compte. Peu d’agriculteurs disposaient d’une couverture d’assurance. « La plupart des structures ont de 20 à 30 ans et le coût des assurances est énorme », signale-t-on à la FDSEA.
« Nous n’allons pas investir dans la construction d’une nouvelle serre, signalent de leur côté Henri et Olivier Procureur. Le coût entre 60 et 70 €/m2 est bien trop élevé. ». Le Conseil régional a annoncé qu’il réfléchissait aux solutions pour aider à la reconstruction des exploitations sinistrées.
Cultures sinistrées
Dans le sud et le nord des Alpilles, les vergers d’oliviers ont également subi des dégâts. Les arbres, pourtant résistants, ont plié sous la poudreuse. Les recensements sont en cours. D’ores et déjà, les oléiculteurs prévoient une baisse importante de la récolte d’huile à venir. Les cultures de plein champ et des élevages de gibiers enregistrent également des pertes. |