Déjà impliquée dans les énergies renouvelables avec la production de biocarburants (bioéthanol et Diester) et un parc éolien en développement, la Picardie a décidé de mettre l’accent sur l’utilisation du bois pour le chauffage.
«Nous disposons d’une ressource importante, puisque la forêt qui s’étend en Picardie sur plus de 300.000 ha, soit près de 20% de notre territoire, est sous-exploitée», explique Pascal Dacheux, vice-président chargé de l’agriculture et de l’environnement au conseil régional.
«Les pailles et les bois issus de l’élagage des arbres des villes, des haies bocagères, des vergers et des vignes ne sont pas non plus systématiquement valorisés», ajoute-t-il. C’est la raison pour laquelle la Région, les trois départements picards et les professionnels de la filière, en commençant par les propriétaires sylvicoles et les agriculteurs, ont décidé de s’organiser pour mieux valoriser cette ressource.
Ils viennent pour cela de créer la structure Picardie Energie Bois, sous la forme d'une société coopérative d’intérêt collectif, un nouveau statut qui permet d’associer des acteurs d’horizons très différents, publics et privés.
L’objectif de la coopérative est de regrouper l’offre en bois de chauffe et d’organiser son stockage et son transport pour proposer aux collectivités ou aux industriels qui souhaitent investir dans des chaudières à bois, une source d’énergie pratique et relativement bon marché.
«C’est aussi une façon pour nous de trouver une utilisation aux taillis ou aux têtes d’arbres produits à côté du bois d’œuvre, qui n’étaient pas bien valorisés», souligne Bernard Rocher Barrat, directeur de la coopérative forestière de l’Oise, qui table sur un prix de vente, pour le bois frais déchiqueté en plaquettes, de 40 à 50 euros la tonne (hors taxes).
Des infrastructures chauffées au bois Plusieurs villes de la Picardie ont déjà opté pour le chauffage aux plaquettes de bois pour leurs équipements scolaires, leurs piscines ou leurs hôpitaux. C’est notamment le cas de Beauvais (Oise) ou de Montdidier (Somme). La nouvelle filière Picardie Energie Bois prévoit la création à court terme, de 20 nouveaux réseaux collectifs de chaleur, qui consommeraient 120.000 t/an de plaquettes de bois. |