Les exportations françaises de blé ont rattrapé leur retard mais ne sont pas prévues en hausse, le climat d'affaires étant morose.
« Les exportations françaises de blé, en retard depuis le début de la campagne, ont rattrapé début novembre leur niveau de l'an dernier », a exposé jeudi Olivia Le Lamer, chef de l'unité grandes cultures, à l'issue du conseil spécialisé de la filière céréalière de FranceAgriMer. Mais les prévisions globales d'export pour 2015/2016 ne sont pas revues en hausse malgré une meilleure qualité. Les bilans prévisionnels 2015/2016 font état de 11,5 Mt exportées vers les pays tiers et 7,5 Mt vers l'Union européenne.
Une concurrence exacerbée dans un contexte de demande mondiale morose est la cause de la stagnation des exportations. Les récoltes mondiales exceptionnelles pèsent sur les prix. En France, FranceAgriMer estime la production au niveau record de 41 Mt. « Les prix vont rester plats pendant au moins deux ou trois mois, il n'y a vraiment rien qui puisse les pousser vers le haut », d'après un trader de blé des pays du Golfe présent au salon Global Grains à Genève.
« De plus, malgré des prix départ France compétitifs par rapport aux pays de la mer Noire, nous sommes desservis par les taux de fret sur l'Afrique du Nord. Par exemple, pour la Roumanie, ils sont de 7 $/t contre 12 $/t pour la France », précise Olivia Le Lamer.
« Une conjonction de facteurs peut laisser entrevoir une amélioration dans les mois qui viennent », notamment la poursuite de la baisse de l'euro face au dollar. L'éventuelle levée des sanctions contre l'Iran au printemps 2016 pourrait accentuer la baisse des prix du pétrole.
A télécharger :
Céréales : les prix payés aux producteurs (FranceAgriMer, novembre 2015)
La conjoncture céréalière (FranceAgriMer, 12 nov. 2015)
Panorama mensuel des marchés céréaliers (FranceAgriMer, 12 nov. 2015)
Céréales bio : la conjoncture (FranceAgriMer, nov. 2015)