Les fondamentaux du blé tendre s'établissent à des niveaux confortables pour la saison 2011-12. Ainsi, le Conseil international des céréales (CIC) et le département américain de l'Agriculture (USDA) estiment la production mondiale de blé à 695 millions de tonnes (Mt) en 2011-12. Malgré une consommation mondiale en forte hausse, le stock de fin de campagne s'établit entre 10 et 15 Mt. Soit un ratio stock sur consommation de plus de 30 %, conforme aux niveaux des deux dernières campagnes.
Ces disponibilités élevées n'empêchent pas les pays importateurs de revenir aux achats : c'est notamment le cas de l'Iran après une année de quasi-absence. Au cours du mois de février, l'Iran a acheté ou cherché à se procurer près de 3 Mt pour prévenir tout risque de pénurie de pain et a conclu un accord de troc portant sur 1 Mt avec le Pakistan et presque 2 Mt ont été achetées auprès de diverses origines. Dernièrement, il a fait l'acquisition de 120.000 t de blé américain.
De son côté, le Maroc, préoccupé par la sécheresse qui pèse sur ses perspectives de récolte, prévoit l'achat additionnel de 1Mt pour la fin de campagne. Les autorités marocaines ont d'ailleurs prolongé la mesure de suspension des droits à l'importation jusqu'à la fin de mai. Selon Michel Ferret, chef du service des marchés de FranceAgriMer, « les grands pays importateurs de blé ont modifié leur stratégie d'approvisionnement : avant la flambée des prix de 2008, les pays travaillaient en flux tendus, aujourd'hui ils constituent des réserves pour ne pas subir de plein fouet les fortes fluctuations de prix ». Au niveau international, cela se traduit par une forte augmentation des volumes de blé échangés depuis la campagne 2008-09 (environ 135 Mt contre 115 Mt auparavant).
La faible compétitivité des blés russes en début de campagne laisse désormais le champ libre aux origines américaines. En effet, le blé russe s'est apprécié pendant les deux derniers mois en raison de la raréfaction du disponible à proximité des ports, ce qui entraîne des coûts de transport élevés. L'origine américaine bénéficie depuis plusieurs semaines d'un regain d'intérêt qui lui a permis de remporter les trois derniers appels d'offre égyptiens (295.000 t). Autre indicateur de ce renversement de compétitivité, l'Espagne, acheteur traditionnel de blé issu de la mer Noire (ukrainien, roumain ou bulgare), se tourne vers le blé américain.
Gel et sécheresse
Les éventuels dégâts de gel sont en cours d'estimation en Europe. En Ukraine, les dernières estimations font état d'environ 30 % des surfaces d'hiver à ressemer. Ces surfaces devraient principalement être ressemées en maïs, tournesol et orge de printemps.
En France, les dommages les plus importants concernent l'Est. Sur le reste du territoire, les dégâts sont plus limités. D'après Xavier Rousselin, chef de l'unité des grandes cultures de FranceAgriMer, on parle actuellement d'une perte de surface en blé aux alentours de 200.000 à 300.000 ha pour la récolte de 2012. Au vu de la dernière campagne où la production a diminué malgré une hausse de la sole, cette perte de surface n'aura pas forcément d'impact et dépendra des rendements ».
Les conditions très sèches observées en 2011 ont continué en ce début d'année 2012 en Angleterre, aboutissant à une augmentation du déficit d'humidité des sols. Les niveaux d'eau souterraine son exceptionnellement bas. L'Angleterre a reçu 47 % de la moyenne à long terme des précipitations pour février. Les régions à dominante céréalière ont été placées en alerte en matière de sécheresse.
L'Espagne est également touchée par un déficit hydrique marqué : les précipitations hivernales sont bien en deçà de la normale. Selon le ministère de l'Agriculture espagnol, au cours des mois de décembre et janvier, les précipitations moyennes sur l'ensemble du territoire n'ont représenté que 30 % de la moyenne historique. En février, la situation s'est encore dégradée, les précipitations enregistrées ne dépassant pas 20 % de la normale.
NE JAMAIS VENDRE LA PEAU DE L OURS...
jeudi 15 mars 2012 - 09h28
dans un contexte général de sécheresse, resemer quoi aprés des blés gelés ??? Les cultures de printemps sont peu performantes quand les pluies printaniéres sont rares...Quant aux blés en place, ils ne sont pas sortis d'affaire, une absence d'eau serait catastrophique...Quant aux maïs, on va les semer 3 semaines plus tôt qu'en 2011 et 5 semaines mois plus tôt qu'en année normale mais même si on fait savant calcul précisant que le positionnement de la floraison sera devancée et moins soumise aux déficit hydrique et à la chaleur, tout celà, c'est du pipo...L'an dernier les périodes les plus arrosées se sont situées sur les période habituellement les plus séches...Semis précoce ou pas, le maïs pour faire ses quintaux aura besoin de nombreux m3 d'eau soit venant du ciel, soit par arrosage...Vendre toutes nos céréales maintenant, n'est ce pas prendre le risque de les racheter trés cher l'hiver prochain où de devoir s en passer...