« On a la surface disponible pour répondre aux objectifs d’incorporation des biocarburants en France », a rappelé Pierre Cuypers, président de l’Adeca (Association pour le développement de la biomasse), lors d’un colloque sur le thème des biocarburants organisé jeudi par l’Afja (Association française des journalistes agricoles), en marge du Sima. Selon lui, on peut disposer de 80 000 à 100 000 ha, voire de 150 000 ha de betteraves pour le débouché éthanol, de 500 000 ha de céréales et de 1,5 Mha d’oléagineux.
Mais rétorque Charles de Courson, député (UDF) de la Marne, « le problème est la faible productivité par hectare du biodiesel », comparé au bioéthanol. « Je pense qu’à moyen terme, il faudra réfléchir à moduler les objectifs sur le Diester pour diminuer les tensions sur le marché des oléagineux », affirme le député, membre du groupe parlementaire sur les biocarburants. Il estime en effet, que « le risque d’avoir des tensions sur ce marché n’est pas écarté d’ici trois à quatre ans si on continue comme ça ».
Quant aux biocarburants de seconde génération, Charles de Courson reste prudent. « Certains les soutiennent mais ils sont intéressés, comme les pétroliers qui ont eu auparavant une politique de frein sur la première génération, explique le député. Mais il faut encore avoir un vrai effort de recherche et réaliser des études économiques pour voir s’il y a réellement une meilleure compétitivité que la première génération ». Un avis partagé par Philippe Duval, président du directoire de Tereos, qui estime que l’hydrolyse de la cellulose est un problème « extrêmement ardu » et que l’utilisation de biocarburants de deuxième génération demandera encore du temps.
« L’avenir est plutôt à la chimie végétale, plus porteuse que les biocarburants de deuxième génération voulus par les pétroliers désireux de brouiller les cartes », insiste Philippe Duval.