«La croissance des bioénergies nécessite une gestion prudente si on veut tirer le meilleur parti de ses avantages et surmonter ses enjeux» estime un rapport publié mardi par le Partenariat mondial sur les bioénergies (GEPB) dans les pays du G8 et 5 autres nations (Afrique du Sud, Brésil, Chine, Inde, Mexique), à l'occasion du 20e congrès mondial de l'énergie qui se tient à Rome.
«Exploiter pleinement le potentiel des biocarburants signifie surmonter les obstacles environnementaux et sociaux et éliminer les barrières commerciales qui entravent le développement d'un marché mondial» écrivent les experts. Ils estiment que les «conflits potentiels entre la production de biocarburants et la protection de l'environnement, le développement durable, la sécurité alimentaire des populations rurales pauvres et le développement économique des pays fournisseurs de matières premières agricoles devraient être abordés de toute urgence.»
Ces experts reconnaissent toutefois que le développement des biocarburants représente «la réponse la plus immédiate à au moins cinq enjeux et opportunités»: la montée en flèche des prix du pétrole brut, la nécessité pour les pays importateurs de pétrole de réduire leur dépendance vis-à-vis d'un nombre limité de nations exportatrices, l'occasion pour les économies émergentes des régions tropicales d'approvisionner le marché énergétique mondial en biocarburants compétitifs, la demande croissante d'énergie dans les pays en développement, en particulier pour soutenir le développement des zones rurales, et les engagements pris pour réduire les émissions de dioxyde de carbone dans le cadre de la lutte contre le changement climatique.
Selon Corrado Clini, président du GBEP, le bioéthanol fabriqué à partir de la canne peut réduire les émissions de dioxyde de carbone d'environ 90% et est compétitif même lorsque le pétrole est à 30 dollars le baril. A l'inverse, «le maïs bioéthanol n'est compétitif que si les prix du brut dépassent 80 dollars le baril», explique-t-il.