Les participants au programme de développement de biokérosène ProBio3, lequel a été sélectionné au titre des investissements d'avenir, ont donné le coup d'envoi lundi à Toulouse de travaux qui doivent durer huit ans, a indiqué l'Institut national des sciences appliquées (Insa).
Le projet, sélectionné en février lors du dernier Salon de l'agriculture, vise à développer une nouvelle filière de production de biocarburants pour l'aviation. La filière s'appuierait sur des souches microbiennes permettant de produire des lipides à partir de ressources agricoles renouvelables non-alimentaires.
L'Institut national de la recherche agronomique (Inra) est le porteur de ce projet représentant un budget total de 24,6 millions d'euros, dont une aide de 8 millions d'euros du Commissariat général à l'investissement.
Six laboratoires universitaires participent à la recherche sous la coordination du Laboratoire d'ingénierie des systèmes biologiques et procédés (LISBP) de l'Insa. Cinq industriels y sont associés, notamment EADS, Airbus et l'agroindustriel Sofiproteol.
ProBio3 se propose d'identifier les ressources agricoles non-alimentaires adaptées et de développer des bio procédés intensifs pour en dégager des lipides utilisables comme biokérosène.
Le programme devrait s'intéresser en particulier aux microorganismes oléagineux et aux microalgues.
Les partenaires ont précisé lundi dans un communiqué que les travaux devraient déboucher sur « un procédé de production robuste, aux performances reproductibles, indépendantes des contraintes climatiques et géopolitiques ». Le procédé serait « découplé du cours du pétrole ».
Les partenaires espèrent atteindre « une position de leader dans la production microbienne de lipides » à l'horizon de 2020.
La Commission européenne et l'industrie se sont fixé pour objectif de produire deux millions de tonnes de biokérosène d'ici à 2020, soit 3 % à 3,5 % de la consommation annuelle de kérosène en Europe.
Le coup d'envoi de ProBio3 intervient alors que le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, a annoncé mercredi une « pause » de la France dans les biocarburants de première génération, à base de céréales, de plantes sucrières ou d'oléagineux, accusés de contribuer à la flambée des cours des céréales.