Dans la loi de finances rectificatives pour 2007 votée jeudi, les parlementaires ont supprimé l'abattement de 50% sur le montant du malus applicable aux véhicules fonctionnant au superéthanol E85, encore appelé ''flex-fuel''.
Ils ont suivi la Commission mixte paritaire qui s'est «rendue aux arguments des députés pour considérer qu'il fallait s'en tenir à des critères objectifs de rejet de C02 dans l'atmosphère, indépendamment de la nature du carburant». Un véhicule fonctionnant au flex-fuel se trouvera donc, au regard des bonus-malus de l’écopastille, traité comme tout véhicule polluant.
Ce vote a été très mal accueilli par la filière agricole qui l'interprète comme une «remise en cause totale de la parole de l’Etat et de ses engagements antérieurs». L'AGPB (producteurs de blé), l'AGPM (producteurs de maïs) et la CGB (planteurs de betteraves) craignent que les constructeurs n’aient plus intérêt à construire et à faire la promotion des véhicules fonctionnant au flex-fuel. De même, ils redoutent que les automobilistes français souhaitant acquérir ce type de voitures écologiques en 2008 soient découragés de le faire.
«A peine un an après avoir encouragé les agriculteurs, les producteurs d’éthanol, les constructeurs automobiles et les distributeurs à investir lourdement dans la filière flexfuel, l'Etat trahit tous ces acteurs», s'insurgent l'AGPM, l'AGPB et la CGB dans un communiqué.