La France souhaite mettre un frein aux biocarburants de première génération. Cette information, exposée ce mercredi 12 septembre 2012 en conseil des ministres, a été révélée dans le cadre du plan d'action pour l'agriculture qui vise à lutter contre la volatilité des prix des matières premières pesant notamment sur les éleveurs.
La hausse actuelle des prix des céréales et des oléagineux, pouvant « mettre en péril la sécurité alimentaire des pays les plus pauvres », appuie le service de la communication du ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll.
En France, elle « renchérit les coûts de production des éleveurs », notamment de volailles et de porcs, et « peut déstabiliser l'ensemble des filières animales », avec des effets pouvant aller « jusqu'au consommateur ».
Le gouvernement a donc annoncé, ce mercredi, un plan en trois volets – international, européen et national – réclamant « une pause » dans les biocarburants de première génération, qui entrent en concurrence avec les cultures à vocation alimentaire.
« C'est à la fois un plan sur la prise en compte des conséquences du haut niveau de prix sur les céréales, à la fois sur l'élevage », a déclaré M. Le Foll à l'issue du conseil des ministres.
« La question » des objectifs d'incorporation de biocarburants dans les carburants traditionnels, « qui peuvent détourner des usages alimentaires des quantités importantes de produits agricoles, doit être mise sur la table », poursuit le service de la communication de M. Le Foll. Cette pause se traduira au niveau national par la limitation à 7 % du taux d'incorporation dans les carburants des biocarburants de première génération.
Paris entend atteindre l'objectif européen de 10 % d'énergies renouvelables dans les carburants grâce aux biocarburants dits de deuxième génération, utilisant notamment de la matière organique n'entrant pas en conflit avec l'alimentation.
Au niveau international, le gouvernement demandera, avec l'Organisation des Nations unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO), un bilan du G20 agricole de 2011 lors de la prochaine Journée mondiale de l'alimentation, à Rome le 16 octobre 2012.
Le ministère précise que les investissements réalisés jusqu’à présent et les emplois liés à la filière de production des biocarburants de première génération ne seront pas remis en cause.
La fin du soutien public aux biocarburants de première génération sera progressive à compter de 2014, jusqu'à complète extinction au 31 décembre 2015.