Les plantes bioénergétiques peuvent être cultivées dans quasiment toute l'Afrique (de l'Ouest, de l'Est et du Sud) à un niveau significatif sans forcément porter préjudice aux productions alimentaires ou aux populations locales, estiment le Forum pour la recherche agricole en Afrique (Fara) et l'Imperial College de Londres, dans un rapport diffusé le 23 juillet dans un congrès scientifique sur l'agriculture africaine au Burkina Faso.
Le rapport « Mapping Food and Bioenergy in Africa » écrit en collaboration avec CAMCO International, société spécialisée dans les économies d'émissions carbonées, rapporte même que dans le respect de certaines conditions de production, les biocarburants peuvent non seulement cohabiter avec les cultures alimentaires, mais également profiter à l'ensemble de l'agriculture africaine, en amenant des investisseurs, des installations et des ressources humaines. De quoi selon les auteurs permettre à l'Afrique d'accroître sa production alimentaire.
Ce rapport a été réalisé à partir d'un recueil d'études précédentes sur la production de biocarburants et la politique (énergétique) dans six pays africains (Sénégal, Mali, Tanzanie, Kenya, Zambie et Mozambique).
Il établit qu'il y a en Afrique suffisamment de terres cultivables disponibles pour augmenter significativement les cultures bioénergétiques telles la canne à sucre, le sorgho et le jatropha (un arbuste originaire d'Amérique centrale qui produit des graines oléagineuses, NDLR) sans pour autant prendre la place des cultures alimentaires.