«L'Union européenne s'apprête à adopter les règles d'application du nouveau règlement de l'agriculture biologique qui harmonisera les cahiers de charges entre les différents Etats», a expliqué la Confédération paysanne, vendredi dans un communiqué.
«Après l'adoption à la fin de 2007 d'un règlement général déjà très insatisfaisant, les Etats membres pourraient adopter les 1er et 2 juillet prochains, un règlement d'application tout aussi inacceptable avec un lien au sol définitivement amoindri, un hors-sol accepté sans aucune conditionnalité réelle, des dérogations aux traitements vétérinaires très inquiétantes, et cela au nom des règles du consensus communautaire mettant à mal les spécificités nationales», précise-t-elle.
«La France ne doit pas voter» ces nouvelles règles et «poursuivre la défense des fondamentaux de l'agriculture biologique française en demandant le report d'une décision finale prématurée», affirme le syndicat.
Il estime que les nouvelles règles, moins contraignantes, ne seront «ni un moyen de favoriser les conversions qui aujourd'hui font cruellement défaut, ni un moyen de résoudre les problèmes techniques auxquels sont confrontés les paysans».
«Nivelée vers le bas, la réglementation va à l'encontre des exigences de résultat réclamées par les paysans en agriculture biologique» et par les consommateurs», ajoute la Confédération paysanne.
En France, «le développement de l'agriculture biologique doit passer par un effort significativement accru des aides à la conversion, par la mise en place d'une véritable rémunération de reconnaissance à l'instar des autres Etats européens», estime-t-elle.
«Une augmentation très forte des moyens affectés à la recherche parallèlement une formation initiale, et continue des paysans sont incontournables pour atteindre les objectifs assignés à l'agriculture biologique par le plan de relance de Michel Barnier, puis par les conclusions du Grenelle de l'environnement, soit à peu près tout ce qui n'est pas fait aujourd'hui», précise-t-elle.