Une convention destinée à favoriser le développement de l'agriculture biologique dans les zones de captage d'eau a été signée jeudi à Dourdan (Essonne) entre les agriculteurs bio d'Ile-de-France et l'Agence de l'eau Seine-Normandie.
«Il s'agit d'une première en France», a déclaré Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'Etat à l'Ecologie, qui a assisté à la signature de ce contrat quinquennal.
«Il y a un interêt croisé entre l'agence de bassin qui doit dépolluer l'eau en aval, et l'agriculture biologique, qui peut agir en amont par ses méthodes», a-t-elle expliqué.
«Je trouve que c'est un rapprochement intelligent plutôt que d'être dans un système dans lequel on pollue, et l'agence de bassin doit ensuite dépolluer», a-t-elle estimé.
Concrètement, le contrat quinquennal entre l'Agence de l'eau Seine-Normandie et le groupement d'agriculture biologique d'Ile-de-France prévoit la mise à disposition d'une équipe d'animateurs chargés d'encourager les conversions à l'agriculture biologique et de promouvoir ces pratiques dans les établissements agricoles.
Le Grenelle de l'environnement a prévu des objectifs d'augmentation des surfaces réservées à l'agriculture biologique (6% en 2012 et 20% en 2020) en recommandant que ces surfaces soient situées de préférence sur les 700.000 hectares de captage d'eau.
Une expérience de ce type a été menée à Munich, en Allemagne, avec la conversion en agriculture biologique de tout le bassin versant et «aujourd'hui, ils ont moins 45% de nitrates par rapport à ce que c'était il y a dix ans», a souligné Nathalie Kosciusko-Morizet.
Le développement de l'agriculture biologique en Ile-de- France pourrait contribuer à réduire le déséquilibre entre la demande en produits biologiques, qui est très importante, et l'offre, qui est limitée.
«Environ 50% des produits bio en France sont importés et pour l'Ile-de-France, c'est beaucoup plus», a souligné la ministre.