Le tribunal de grande instance de Paris a rejeté mercredi la demande du Comité lapin interprofessionnel pour la promotion des produits (Clipp) dans le référé qui l'opposait à la Société protectrice des animaux (SPA) et à L214. Le Clipp souhaitait faire interdire la campagne lancée par les deux associations de protection animale pour obtenir des grandes surfaces le retrait de la viande de lapins issus «d'élevages intensifs» des rayons.
Dans l'ordonnance de référé publiée par la SPA, le Clipp reproche aux associations de manquer à «l'obligation de prudence et d'objectivité qui pèse sur elles». Les arguments du Clipp pour démontrer que la campagne en cours «a pour objectif d'empêcher les professionnels de la filière d'exercer leur métier, ce qui est de nature à porter atteinte aux intérêts économiques du secteur», n'ont pas convaincu le juge.
Les deux associations se sont défendues en argumentant que leur campagne a pour but «de faire prendre conscience au consommateur de ce qu'il mange et de ce qu'il achète». Et qu'elles ne visent que la viande provenant d'élevages qu'elles qualifient d'intensifs. Elles considèrent mener «une action d'information qui vise à éveiller les consciences sur les méthodes d'élevage et d'abattage des animaux destinés à la consommation».
«Nous étions sereins quant à cette décision de justice. Nous sommes prêts à discuter avec la filière agricole mais dans le calme, assurent Caroline Lanty, la présidente nationale de la SPA, et Antoine Comiti, le président de L214, dans un communiqué. Nous attendons de la filière qu'elle cesse ses agressions judiciaires lorsque nous souhaitons donner une information. L'élevage et l'abattage des lapins posent un réel problème de respect du bien-être animal, il faut qu'ils en prennent conscience! Les tentatives de censure d'organismes professionnels est une aberration… s'ils n'ont rien à cacher.»