La réforme de l'OCM sucre n'aura pas été le fossoyeur redouté des sucreries du Centre. Les menaces de fermetures de sites, qui ont plané un temps sur les outils du sud de la Seine fragilisés par de très courtes durées de campagne, semblent aujourd'hui écartées. Mieux, grâce au dynamisme du marché des sucres et alcools industriels mais aussi de l'éthanol, les besoins sont repartis à la hausse et les industriels recherchent de nouvelles surfaces de betteraves.
C'est le cas de la sucrerie-distillerie d'Artenay, propriété du groupe Tereos. Son objectif est de faire passer sa production annuelle de 60.000 à 80.000 tonnes de sucre et de 60.000 à 70.000 m3 d'alcool. La durée de campagne de la sucrerie atteindrait alors les 80 jours au lieu de 59 aujourd'hui.
La coopérative recherche donc 3.000 ha (80% pour l'alcool-éthanol, 20% pour le sucre) en plus des 8.800 ha actuels. Après avoir proposé de nouveaux contrats à ses 450 associés-coopérateurs, Tereos sollicite maintenant d'autres planteurs. «Ces nouveaux producteurs deviennent associés-coopérateurs dès 2009 au même titre que les 12.000 associés-coopérateurs actuels de Tereos», assure Yves Chenu, président de la coopérative betteravière d’Artenay.
Les conditions: être installé à moins de 50 km de la sucrerie, disposer de l'irrigation, engager un minimum de 10 ha.
De son côté, la sucrerie-distillerie de Toury appartenant à SVI (Société Vermandoise Industries) voit aussi ses débouchés en alcool industriel et carburant progresser. Sur les 400.000 tonnes supplémentaires, 360.000 tonnes seront produites par les planteurs historiques des sites de Toury et de Pithiviers (propriété aussi de SVI). Le reste proviendra de nouveaux agriculteurs.
«Ce sont de très bonnes nouvelles pour les outils industriels de notre région car sans allongement des durées de production, ils n'étaient pas viables», souligne Nicolas de Boutray, directeur du Syndicat régional betteravier.
Belle opportunité Les nouveaux contrats de betteraves porteront surtout sur le débouché de l'alcool payé 22-23 €/t. Une petite partie concernera du quota sucre à 25,5 €/t. Pour un rendement de 90 t/ha à 16% de sucre, la marge brute de la betterave après déduction des surcoûts de mécanisation dépasse les 1.000 €/ha. Si le rendement atteint 100 t/ha – ce qui est probable sur des terres vierges de betteraves – la marge atteint 1.300 €/t. |