Un peu plus d’un tiers des aviculteurs déclarait en 2008 tirer un revenu principal de leur activité avicole (plus de 75 % du revenu total), révèle le dernier numéro d'Agreste Primeur, publication du ministère de l'Agriculture, diffusé jeudi. Et pour plus de la moitié d’entre eux, leur revenu provient exclusivement de l'activité avicole.
Pour un exploitant sur cinq, le revenu de l'atelier avicole est dominant (plus de 50 %) mais assure moins de 75 % du revenu total. A contrario, près de la moitié des aviculteurs n'en tire qu’un revenu secondaire (moins de 50 %) : pour plus d’un tiers de ces derniers, le revenu avicole n'est qu’accessoire, en ne dépassant pas 25 % de l'ensemble du revenu de l'exploitation. Ces proportions sont restées relativement stables depuis 2004, précise la note Agreste Primeur.
Le degré de spécialisation est lié aux types de productions avicoles
Ainsi, la spécialisation du revenu est plus prononcée dans les exploitations de production d’œufs de consommation que dans celles produisant de la volaille de chair.
La moitié des éleveurs de poules pondeuses estimait en 2008 que plus des trois quarts de leurs revenus proviennent de la production d'œufs. En comparaison, la part d’exploitations de production de volailles de chair spécialisée est nettement plus réduite (27 % des élevages).
Cela « confirme le statut d'activité complémentaire de l'atelier des volailles de chair », souligne la note, même s'il existe des différences à l'intérieur des filières. Par exemple, les élevages de volailles « classiques » sont plus spécialisés (un tiers en tire un revenu principal) que les élevages « sous signes de qualité » (revenu prépondérant, voire total pour un quart de ces exploitations) soumis à une contrainte extensive forte par leur cahier des charges.
Dans la filière de la ponte, près de huit élevages de pondeuses en cage sur dix sont spécialisés contre moins de la moitié des élevages en plein air.
Des exploitations avicoles plus spécialisées en Bretagne et Aquitaine que dans les Pays de la Loire ou le Rhône-Alpes
En Bretagne, département qui rassemble 33 % de la production avicole française, et Aquitaine (7 %), plus de 40 % des exploitations sont spécialisées. Cette proportion tombe à 21 % dans les Pays de la Loire (21 % de la production) et 24 % dans le Rhône-Alpes (6 %). Le fort taux de spécialisation des exploitations bretonnes s’explique en partie par la prédominance des élevages de volailles « classique », plus spécialisés.
La note Agreste Primeur souligne également que les exploitations spécialisées sont plus souvent impliquées dans les circuits courts, en particulier pour les élevages de volailles de chair qui regroupent souvent des « activités d’abattage, de transformation ou de fabrication d’aliment à la ferme ».
Autre constat : la présence de femmes à la tête des exploitations avicoles augmente avec le degré de spécialisation, et cela quelle que soit la filière.
La part des femmes chefs d'exploitation dépasse les 30 % dans trois filières – chair, ponte et palmipèdes – gras lorsque l'exploitation est totalement affectée à l'aviculture, alors qu’elles ne sont que 20 % en moyenne dans l'ensemble des filières avicoles.