La Commission européenne devrait proposer un plan d'action quinquennal contre l'utilisation préventive des antibiotiques en santé animale en novembre.
Pour le commissaire en charge de la Santé, John Dalli, qui s'exprimait lors d'un débat en séance plénière au Parlement européen mercredi, cette mesure doit permettre de faire face à la montée des résistances microbiennes aux antibiotiques.
La résolution prise par le Parlement jeudi à l'issue de la séance fait écho à l'annonce du commissaire. A main levée, les députés ont demandé des « contrôles plus sévères » sur les antibiotiques, en vue de « lutter contre la résistance croissante des bactéries ».
Selon le communiqué du Parlement, des microbes « ultra résistants […] coûtent la vie à environ 25.000 personnes dans l'Union européenne chaque année ». Sans des mesures de précaution, le chiffre pourrait augmenter, craignent les députés.
« L'Union européenne interdit déjà l'usage d'antibiotiques pour stimuler la croissance des animaux, mais elle devrait également arrêter progressivement de les utiliser à des fins “prophylactiques” », ont clamé les députés. Ils demandent aussi « dans toute la mesure du possible » qu'une distinction soit faite entre les antibiotiques utilisés en santé animale et ceux prescrits en santé humaine. Ils craignent une augmentation du risque d'apparition de résistances croisées aux antibiotiques, et s'effrayent d'une possible baisse d'efficacité des antibiotiques utilisés en "dernier recours" en santé humaine contre les bactéries pathogènes les plus résistantes.
En outre, le Parlement demande à la Commission européenne et aux États membres des efforts sur la qualité des informations données aux citoyens sur l'usage des antibiotiques et sur les incitations à la recherche de nouvelles molécules aux propriétés antimicrobiennes.
Des arguments également repris par le Copa-Cogeca. Dans un communiqué jeudi, le syndicat européen des agriculteurs et coopératives de l'UE souligne l'importance d'un « usage responsable » des antibiotiques tout au long de la chaine alimentaire, consommateurs y compris. Le Copa-Cogeca demande que ces considérations apparaissent dans le plan quinquennal que la Commission s'apprête à dévoiler en novembre.