Avant d'aller battre le pavé parisien, le Conseil supérieur de l'ordre des vétérinaires (CSOV) a rappelé, mercredi devant la presse, son opposition au découplage de la prescription et la délivrance de certains antibiotiques.
« Notre profession n'a commis aucune faute qui justifie pareil discrédit », lance Michel Baussier, président du CSOV. Bien que le gouvernement ait accordé quelques concessions au travers de dispositions tels que l'inscription dans la loi d'un objectif chiffré de réduction de la consommation d'antibiotiques critiques, la mise en place de vétérinaires référents, l'encadrement renforcé des prescriptions par des recommandations de bonnes pratiques... les vétérinaires restent mobilisés jusqu'à ce que les engagements des ministres soient concrétisés dans un texte. « C'est un avertissement à l'ensemble des parlementaires », poursuit Michel Baussier.
La Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV) rappelle que les professionnels sont engagés depuis longtemps dans la bonne utilisation du médicament. « Il y a eu beaucoup de progrès, notamment en porc et en lapin, grâce à la collaboration entre les vétérinaires et les éleveurs, observe Christophe Brard, le président de la SNGTV. Pourtant, nous faisons face à une non-reconnaissance du travail fourni. »
L'Italie, l'Espagne et le Danemark sont déjà dans un modèle de découplage. « Les progrès sur l'utilisation des antibiotiques dans ces trois pays sont modérés, estime Pierre Buisson, le président du Syndicat national des vétérinaires d'exercice libéral. D'ailleurs, dans la lutte contre l'antibiorésistance, l'Organisation mondiale de la santé recommande notre modèle. »
Environ 3.000 professionnels et étudiants ont participé à la manifestation. « De mémoire, la dernière manifestation remonte à une quarantaine d'années », se souvient un vétérinaire.