Les ministres de l'Agriculture et de la Santé veulent lutter conjointement contre le problème de santé publique qu'est devenue l'antibiorésistance. Ils ont tenu une conférence de presse commune, le 18 novembre 2013, dans le cadre de la journée européenne de sensibilisation au bon usage des antibiotiques.
Prescription d'antibiotiques à l'unité, tests de diagnostic rapides pour savoir si la prescription est justifiée... Marisol Touraine, la ministre de la Santé, a énoncé les mesures qu'elle comptait prendre. Elle a également annoncé une expérimentation avec des pharmaciens volontaires pour une délivrance de médicaments à l'unité, ainsi que son intention de proposer au niveau européen un « statut particulier pour les antibiotiques ».
Un certain nombre de mesures prises en santé humaine pourraient se décliner en santé animale. Un groupe de travail devait se tenir, l'après-midi même, avec les vétérinaires, afin de fixer des objectifs chiffrés de réduction de l'utilisation des antibiotiques critiques. Des référentiels en termes de bonnes pratiques de prescription, et des vétérinaires « référents » sur le sujet, devaient être évoqués. Le ministre de l'Agriculture souhaite également harmoniser les réglementations des différents Etats membres de l'UE.
Selon Stéphane Le Foll, ce n'est pas le découplage entre prescription et délivrance qui agira sur la quantité d'antibiotiques consommés (une mesure de la loi d'avenir finalement abandonnée), mais le prix des molécules. En médecine vétérinaire, « nous sommes dans un marché libéral. Le coût est donc extrêmement important ».
Stéphane Le Foll a rappelé le lien entre santé animale et santé humaine. « La préparation de la loi d'avenir se fait en phase avec les objectifs de la ministre de la Santé », a-t-il déclaré. Rappelant que, si les résultats globaux en termes de consommation sont encourageants (-40 % de consommation d'antibiotiques critiques en dix ans, et -11 % entre 2011 et 2012), « ils sont plus ou moins positifs selon les filières, mais le travail se poursuit ».
Le ministre en a profité pour insister sur son mot d'ordre « Produire autrement ». Ainsi, « plus on concentre les animaux, plus on augmente les risques. Il faut penser dès le début en termes de modes de production qui réduisent le risque. »
pas d'accord
mardi 19 novembre 2013 - 15h38
Non, la Bretagne ne s'effondre pas, mais elle voit que si rien ne bouge, elle tombera comme sont tombées la plupart des régions françaises où le tissu agro alimentaire est réduit à sa plus simple expression, où les productions végétales ont pris le dessus. Il n'y a pas que l'Allemagne: presque tous nos voisins font des efforts de productivité en acceptant des effets de volume en production animale (porc, lait, volaille). Il n'y a qu'en France où l'on refuse de voir la réalité: il faut une agriculture compétitive, mais ça reste un gros mot pour beaucoup de nos concitoyens qui préfèrent rester dans la douce illusion d'un pays de bisounours biberonné aux subventions généreusement accordées par nos politiques selon leur bon vouloir. Malheureusement, ça ne durera pas, justement comme les impôts.