Les vétérinaires s'engagent à réduire les volumes d'antibiotiques prescrits, notamment ceux administrés par voie orale. Une démarche qui s'inscrit dans le plan national de réduction des risques d'antibiorésistance, lancé à la mi-novembre 2011, qui vise une réduction de 25 % en cinq ans de la consommation d'antibiotiques en élevage.
La Fédération des syndicats vétérinaires de France (FSVF) « soutient l'objectif de réduction des risques d'antibiorésistance en médecine vétérinaire et engage tous les vétérinaires à y concourir activement ». Les syndicats professionnels (1) qui la composent « ont signé un accord pour, dès à présent, réduire les volumes d'antibiotiques prescrits », annonce la FSVF dans un communiqué du 22 décembre 2011.
« Afin de diminuer de façon significative les volumes d'antibiotiques vétérinaires utilisés, ils considèrent qu'il convient d'intervenir prioritairement sur la prescription d'antibiotiques administrés par voie orale, notamment dans les aliments médicamenteux, en particulier lorsqu'ils sont prescrits pour un usage préventif. »
« Ces progrès ne pourront être effectifs qu'avec la participation active de tous les acteurs des filières de productions animales, amenés ainsi à renforcer leurs efforts pour une meilleure maîtrise sanitaire des élevages, garantie d'une compétitivité renforcée. »
Pour leur part, les vétérinaires « s'engagent :
- à cibler prioritairement leurs efforts vers les pratiques de prescription qui représentent les plus fortes quantités d'antibiotiques, ainsi que vers les prescriptions d'antibiotiques critiques ;
- à élaborer, avec l'ensemble des partenaires concernés, un calendrier de réduction des prescriptions d'aliments médicamenteux contenant des antibiotiques, avec l'objectif d'un retrait progressif de ces pratiques pour toutes les productions où cet objectif sera scientifiquement, techniquement et économiquement possible ;
- à préconiser le retrait volontaire des antibiotiques par « voie orale » des plans sanitaires d'élevage, en opposition à la récente modification de l'arrêté ministériel du 28 juin 2011, qui autorise toujours l'usage de cinq antibiotiques dans les aliments médicamenteux ;
- à exiger des autorités compétentes les autorisations nécessaires à l'utilisation de mesures techniques alternatives, aujourd'hui interdites en France, mais utilisées avec succès au sein de l'Union européenne. Celles-ci permettront de réduire assurément les prescriptions d'antibiotiques dans certaines filières. »
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(1) La FSVF est composée de plusieurs syndicats qui représentent les vétérinaires prescripteurs (SNVEL, SNVECO, SNVSE), les vétérinaires inspecteurs (SNISPV) et les enseignants des écoles vétérinaires (FSEEVF).
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