Les sécheresses et l'augmentation des températures provoquées par le changement climatique en Amérique du Sud, considérée comme le grenier du monde, affecteront la sécurité alimentaire planétaire, a alerté mercredi l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).
« Il ne s'agit pas d'un sujet pour l'avenir, mais pour le présent, et les impacts sont bien plus importants que nous le pensions », a déclaré à la presse José Graziano Da Silva, directeur général de la FAO, qui tient à Santiago du Chili sa 33e réunion régionale.
Les sécheresses à répétition, comme celle que traverse le sud du Brésil, sont un signe que le changement climatique est bel et bien là. « L'Amérique latine est devenue le grenier du monde. L'impact en Amérique du Sud affecte la sécurité alimentaire de toute la planète. Nous le voyons déjà », a-t-il insisté.
« On avait l'idée que le monde était devenu un grand supermarché, que chacun pouvait acheter ce qu'il voulait. [...] Nous avions atteint une situation d'approvisionnement complet. Désormais, le changement climatique implique que nous ne savons pas ce qu'il va se passer », a poursuivi M. Graziano Da Silva.
Cette incertitude devrait favoriser la volatilité des marchés et des prix, et contraindre les pays à garantir leur approvisionnement domestique en réintroduisant des politiques abandonnées comme la constitution de stocks d'urgence.
OGM : qu'ils soient « clairement étiquetés »
Sur la possibilité de développer les cultures transgéniques, susceptibles de résister aux sécheresses ou de produire plus, il a affirmé que, jusqu'à présent, la planète est parvenue à se nourrir sans elles, exception faite du soja et du maïs.
Mais M. Graziano Da Silva a également appelé à faire la part des choses entre la science et la politique. « Les organismes transgéniques ne sont pas seulement les graines de Monsanto (multinationale des semences, NDLR). Cette confusion tue le sujet, le transforme en un thème politique, celui du monopole sur les semences, ce qui est différent », a-t-il estimé.
« C'est comme l'énergie atomique. [...] Elle comporte des risques et il faut un système de protection. La FAO investit beaucoup dans la biosécurité des OGM et pour donner au consommateur le droit de choisir : que les produits soient clairement étiquetés », a-t-il plaidé.
« Il ne faut écarter aucune arme pour lutter contre la faim », a conclu le responsable, selon lequel toutefois le problème en Amérique latine, où 47 millions de personnes (8 % de la population) souffrent de malnutrition, ne réside pas dans la production mais dans le manque de ressources financières et les difficultés d'accès à la terre ou à l'eau.
répétition
mardi 13 mai 2014 - 10h54
Nous avons la désagréable sensation de relire les mêmes annonces de la part de la FAO, Banque mondiale ou autre organisme. "si nous ne faisons rien, etc..." Dommage, pour ça que ces mêmes organismes n'hésitent pas à recourir à toute sorte de manipulation, genre, l'augmentation constatée des accidents climatiques etc... Or quand on regarde les "accidents climatiques" extrêmes sur une plus longue série, il n'y a aucune tendance dans un sens ou dans un autre. Tout ça se base sur des hypothèses invérifiables. En fait, ces organismes (ces "machins" comme l'aurait le Général) défendent surtout leurs intérêts propres, ça leur donne l'impression de servir à quelque chose.