Les principaux acteurs de l'industrie allemande de la viande, un secteur souvent accusé surtout par la France de dumping social, se sont engagés lundi à améliorer les conditions de travail de leurs employés.
« Les mesures décidées sont un pas vers une amélioration des conditions de travail et de vie des employés dans le secteur de la viande », ont promis, dans une déclaration commune, des grandes entreprises du secteur, Danish Crown Fleisch GmbH, Heidemark Geflügel Spezialitäten, Tönnies ou Vion. Les entreprises signataires s'engagent notamment à augmenter la part de leurs employés en contrat à durée indéterminée. Aucun objectif chiffré n'a été défini, mais un rapport annuel doit faire état des avancées.
Par ailleurs, « l'objectif est d'étoffer le nombre de salariés et salariées qui relèvent de la protection sociale allemande » de manière à ce que, d'ici à juillet 2016, tous leurs employés cotisent aux systèmes de retraite, santé ou chômage allemands. A l'heure actuelle, le secteur emploie, par l'intermédiaire de sous-traitants, des personnels avec des contrats de travail étrangers, bulgares par exemple. Ils sont payés au salaire minimum en vigueur en Allemagne, mais s'acquittent des charges dans leur pays d'origine. L'engagement pris lundi vise « à favoriser et à soutenir l'intégration sociale des employées et employés et leur intégration complète et durable sur le marché du travail allemand avec tous les droits qui y sont associés », poursuit la déclaration.
8 euros de l'heure
A l'issue d'une rencontre avec les représentants de ce secteur à Berlin, le ministre allemand de l'Economie, Sigmar Gabriel, a considéré qu'il s'agissait là « d'un net pas en avant ». Le ministre a rappelé que le secteur de la viande était le plus important de l'agroalimentaire allemand, en termes aussi bien de chiffre d'affaires que d'effectifs.
Les gigantesques abattoirs allemands, faisant fortement appel à la main-d'œuvre de l'Europe de l'Est, sont régulièrement accusés de faire du dumping social, ces critiques venant particulièrement de leurs concurrents français.
Le secteur allemand de la viande avait déjà fait un grand pas en avant cette année, en appliquant à ses quelque 80.000 salariés, y compris ceux employés par des sous-traitants et des prestataires, un salaire minimum actuellement fixé à 8 euros bruts de l'heure, et qui doit grimper à 8,75 euros à la fin 2016. Les industriels s'étaient dépêchés d'adopter ce mécanisme avant l'entrée en vigueur du salaire minimum généralisé en Allemagne, à 8,50 euros de l'heure.